Frau admet que l'arrivée d'un nouvel entraîneur constitue une période bénéfique en termes de résultats car elle accroît généralement la concurrence au sein de l'effectif : "Quand un nouvel entraîneur arrive, tout le monde se remet en question pour prouver au coach qu'il a sa place dans l'équipe. Chacun repart de zéro. Ceux qui jouent moins d'habitude veulent gagner leur place. Les titulaires veulent garder la leur. Maintenant, il faut que ça dure et que ça se répercute sur l'état d'esprit, qu'il y ait un projet commun."
Concernant la personnalité de celui qui l'a entraîné durant une saison à l'OL, le natif de Montbéliard trace le portrait d'un homme qui n'est pas sans rappeler celui de Margaret Thatcher : une main de fer dans un gant de velours : "Oui, il a toujours une attitude calme. Il est comme ça, tranquille, il ne réagit pas trop à chaud, mais il sait aussi être autoritaire quand il le faut. On sent très bien qu'il veut imposer ses vues dans la vie de groupe. Je le connais très bien, je sais qu'il est intransigeant sur certaines choses, on l'a vu en deux jours."
Bien que Le Guen n'ait pas bénéficié pour le moment du temps suffisant pour imprimer sa marque à l'équipe, ses instructions pour le match contre Toulouse se sont concentrées en particulier sur l'occupation de la moitié de terrain adverse : "Paul Le Guen avait pris l'option de jouer plus haut et de gêner les Toulousains dans leur camp, de ne pas perdre le ballon près de notre but sur ce terrain difficile et de donner ainsi des occasions gratuites."
Un choix stratégique audacieux qui semble cependant avoir trouvé ses limites en deuxième période, sans que cela ne porte à conséquence : "On a fait beaucoup de courses en première mi-temps et on avait peut-être moins de jambes en deuxième. Mais on ne s'est pas désuni. On ne peut pas être dans un moment fort tout le temps. La différence, c'est qu'avant, on prenait des buts sur nos moments faibles. Pas ce soir. On n'a même pas concédé trop d'occasions", se rassure l'ancien Sochalien.
Volonté des joueurs de ne plus se mettre à dos les arbitres ? Fair-play imposé par le nouveau staff, conformément au caractère de Paul Le Guen ? Toujours est-il que la faute de main commise en première période par le défenseur ivoirien Dao n'a pas cette fois suscité le ressentiment des joueurs. Pierre-Alain affiche même un étonnant détachement : "On sait très bien que si on en est là, ce n'est pas à cause des arbitres. Il nous est arrivé d'avoir des décisions contre nous mais ce n'est pas ça qui a fait la différence. C'est à nous de jouer en équipe et de forcer la décision. On s'en sortira par nous-mêmes, sans chercher d'excuse. Ce soir, je ne sais pas s'il y avait penalty, mais à la limite, peu importe."