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Leclub PSG : Les actionnaires critiqués

Publié le 06 Avril 2007 à 18h30 par Guillaume Blanc
Leclub  PSG : Les actionnaires critiqués
L'hebdomadaire gratuit "Sport" a décidé de consacrer son dossier de la semaine au Paris Saint-Germain. Premier focus : la situation des actionnaires.

Cette semaine, Alain Cayzac a rencontré le trio d'investisseurs du Paris Saint-Germain. Comme chacun sait, les projets sportifs et administratifs ont été présentés et les différentes possibilités sportives que l'on connaîtra à la fin de la saison ont été étudiées. Quoi qu'il en soit, certains investisseurs jurent fidélité au club de la capitale, à l'image de Walter Butler, fondateur de Butler Capital Partners : "Quoi qu'il arrive, nous serons là l'année prochaine. Nous sommes là dans le cadre d'un projet sportif qui, comme chacun le sait, va prendre du temps. Il est basé sur un équilibre et un investissement important de la formation."

"Ils n'ont aucun savoir-faire dans le monde du football"

Pourtant, à en croire l'hebdomadaire gratuit, il se murmurerait qu'en cas de relégation, Colony Capital, représenté par Sébastien Bazin en Europe, pourrait se retirer. Une rumeur étayée par le témoignagne d'un ancien salarié du club : "Je ne crois pas une seule minute à ce trio d'investisseurs. Leur métier de base, c'est de gérer de l'argent. Ils n'ont aucun savoir-faire dans le monde du football. Un actionnaire qui investit dans le PSG doit avoir une vision sur dix ans, voire sur quinze ans. Eux, ils raisonnent à cinq ans. Ce n'est pas pareil. Avoir une vision sur dix ans minimum, cela signifie que l'on y croit. On croit dans le football, on croit dans un grand projet à Paris. Jean-Michel Aulas a mis quinze ans pour construire l'Olympique Lyonnais."

"Ils savent pertinemment qu'on ne gagne pas d'argent avec le foot"

Autre personne à ne pas croire au projet sportif de ce trio d'investisseurs : Xavier Niel, le patron de Free dont le nom fut cité à l'automne 2006 pour entrer dans le capital du club au titre d'actionnaire minoritaire : "Sur la place de Paris, Butler a la réputation d'être très stressé en affaires. Colony et Butler n'en ont rien à faire du projet sportif du PSG. Ils savent pertinemment qu'on ne gagne pas d'argent avec le foot. En revanche, ils sont intéressés par les opportunités immobilières que présente la concession faite par la mairie au club."

"Colony ne connaissait même pas le dossier"

"Sport" va même plus loin en s'appuyant sur une source bancaire. Selon cette dernière, il semblerait que Butler souhaite valoriser sa participation à hauteur de 100 à 150 millions d'euros au bout de cinq ans. Luc Dayan, lui aussi candidat déclaré au rachat du PSG à Canal Plus l'année dernière, ne croit pas au projet mené par ces trois fonds d'investissements : "Morgan Stanley était rentré dans mon dossier avec un business plan complétement différent, mais il était obligé de se retourner à la demande de Colony Capital, lui aussi dans le coup. Colony ne connaissait même pas le dossier. On l'avait installé sur un strapontin, mais il fut, à l'arrivée, le leader de la solution retenue. En fait, Butler a été appelé deux jours avant la signature pour boucler le tour de table. Ces trois fonds se sont emboîtés les uns dans les autres assez rapidement, à la fois parce que la signature devait se faire avant le 10 avril 2006 et aussi par opportunisme. J'ignore qui m'a vraiment trahi dans cette histoire. Mais le principal acteur, c'est Sébastien Bazin."

"Il fallait profiter de la fin d'un cycle"

Beaucoup semblent vouloir critiquer le manque de compétence dans le monde du football de ce trio d'investisseurs. Marc Eisenberg, président d'Alma Consulting Group et candidat au rachat du PSG en compagnie d'un pool d'entrepreneurs franciliens, estime que tout ceci se traduit par une politique de recrutement jugée modeste : "Je m'étais engagé par écrit auprès de Canal Plus à investir quinze millions d'euros dans les transferts de joueurs pour préparer la saison 2006-2007. Colony et Butler n'avaient formulé aucun engagement de ce type. Ils ont pourtant été retenus... Dans mon esprit, le licenciement de Guy Lacombe, qui coutait quatre millions d'euros à la fin de la saison dernière, était impératif. Il n'était pas l'homme de la situation. Lacombe a été licencié en janvier 2007, ce qui a couté trois millions et demi au club au lieu de quatre millions. Il fallait profiter de la fin d'un cycle pour opérer un changement profond."

"Cela peut vite changer"

Néanmoins, l'image du Paris Saint-Germain ne laisse personne indifférent. L'enchaînement de mauvais résultats, ajouté au drame de la Porte de Saint-Cloud le 23 novembre dernier, a nui à l'image du club. Alain Cayzac le regrette profondément : "Cette catastrophe a retardé le projet d'un nouveau centre d'entraînement. Dire le contraire serait manier la langue de bois. La situation du club n'est pas vraiment positive pour attirer des gens. Mais cela peut vite changer. Et j'ai le sentiment que cela peut évoluer très vite. [...] L'image du PSG est très controversée mais elle est aussi très forte."

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