Edouard Cissé a pourtant essayé à plusieurs reprises, mais il n'a pas réussi. Samedi dernier contre Nantes (4-0), le milieu récupérateur a tenté plusieurs fois sa chance de loin afin d'ouvrir son compteur buts en championnat cette saison mais la réussite n'était pas avec lui. En revanche, elle était plutôt avec Pauleta, auteur d'un doublé. Cissé reconnaît que la victoire leur a fait du bien : "Il y a eu pas mal de buts et nous avons été très réalistes. Mais de là à parler de festival... C'était surtout un match important à gagner. Il fallait montrer qu'on est toujours sur la bonne voie. Heureusement, le but de Pedro (Pauleta) a été marqué assez vite. Du coup, nous n'avons pas douté. Après, nous avons su être compacts."
Le Palois de naissance explique la bonne période actuelle est en partie due à la mini-trêve fin mars qui leur à permis "de couper un peu. Depuis janvier, nous avions un rythme colossal avec un match tous les trois jours. Quand le coach est arrivé, il n'a pas vraiment eu le temps de mettre en place un schéma tactique et un état d'esprit. Pendant la coupure, nous avons travaillé au niveau du foncier. Nous avons aussi emmagasiné pas mal de confiance et de sérénité. Maintenant, on est bien. On s'appuie sur des bases : la solidité défensive, gagner les duels dans sa zone, l'humilité et le réalisme. Nous allons continuer à tout faire pour nous sauver. On montre à tous les gens qu'on a pris conscience de la difficulté de la tâche et de ce que risquait le club."
"Il faut rester fidèle à notre ligne de conduite"
L'ancien Monégasque confie qu'il essayait toujours de positiver en étant persuadé qu'ils pouvaient s'en sortir : "Pour autant, j'ai pris et je prends toujours conscience que la situation est délicate. Vous savez, nous les joueurs, nous sommes des professionnels. Nous travaillons dans une entreprise. On sait quelles peuvent être les conséquences d'une relégation. Nous avons fait en sorte de faire le dos rond aux critiques. Il faut continuer à tout donner. Même si pas mal de monde va nous encenser, il faut rester fidèle à notre ligne de conduite. Nous devons toujours tous faire les efforts."
Cissé admet que la saison a été compliquée pour le club, pour tous les joueurs, et donc pour lui aussi, mais affirme que "c'est du passé. Chacun concentre ses forces pour garder la place du PSG en Ligue 1. Le plus tôt serait le mieux. Paris est un club que j'aime énormément. Ce n'était pas évident de passer au-delà de la détresse. Il ne fallait pas avoir d'état d'âme. Maintenant, j'ai passé le pas. Ça va mieux." Lorsque tout allait mal, le joueur arrivé à Paris en 1997 était rentré dans une période de silence pendant plusieurs semaines. Il se justifie par la nécessité de ne pas dire de bêtises : "Il valait mieux que je me taise. Je me préservais pour me concentrer sur mon jeu. En tout cas, je ne boudais personne. Parfois, quand ça ne va pas, tu n'as pas envie de t'exprimer."
"Ça signifie beaucoup pour moi"
Le milieu défensif Rouge et Bleu reconnaît que l'arrivée de Paul Le Guen lui a été bénéfique : "Je m'entends bien avec lui. Il connaît mes qualités et mes défauts. Il connaît aussi d'autres joueurs. Quelque part, je fonctionne comme lui. Je n'ai pas besoin de longs discours. Je sais ce qu'il veut et j'ai l'impression qu'il est encore plus exigeant avec moi. Mais tant mieux. C'est un bien. Ça me permet aussi d'être encore plus exigeant avec moi-même."
En cette fin de saison, Edouard Cissé est le vice-capitaine de l'équipe - et même capitaine à l'extérieur depuis deux matches. Il attache beaucoup d'importance à ce statut : "Je ne me fais pas une montagne du brassard quand je le porte en l'absence de Pedro sur certains matchs. Malgré tout, ça signifie beaucoup pour moi. J'en suis fier. Quand le coach me l'a confié pour la première fois, il ne m'a pas plus parlé que ça. Il n'a jamais été vraiment expansif mais quand il parle, c'est pour dire des phrases pleines de sens."
Un temps épaulé par Jérôme Rothen dans l'axe du milieu de terrain, Cissé a vu d'un bon œil le retour de blessure de Jérémy Clément : "Quand Jérémy s'est blessé très tôt, ça a faussé la donne. Jérôme a du revenir au milieu. Il y a d'ailleurs très bien joué. Mais quand il était à côté de moi, ça m'empêchait de partir vers l'avant. J'étais plus souvent la sentinelle devant la défense. Le retour de Jérémy me permet d'accompagner davantage les actions, je joue un peu plus mon jeu. Nous avons une bonne complémentarité tous les deux."
"Je pense que j'ai peut-être été trop honnête"
Le finaliste de la Ligue des Champions 2004 évoque son avenir et revient sur sa déclaration lors de l'hiver dernier, laquelle a laissé planer le doute : "En décembre, la situation était différente. Nous n'étions pas si mal au classement. J'avais dit qu'on verrait à la fin de la saison et que je pèserais le pour et le contre. Seulement, ça a été interprété d'une mauvaise façon. On a dit : "C'est bon, Edouard va s'en aller ». Je pense que j'ai peut-être été trop honnête. Après, c'est pour ça, quand on allait moins bien, je n'ai plus voulu m'exprimer sur mon cas. La survie du club est bien plus importante. Donc, aujourd'hui, je finis la saison. Il me reste deux ans de contrat à Paris. Mais samedi, j'ai disputé mon 254ème match. Ça veut dire pas mal de choses."
A présent, Edouard Cissé refuse de faire le point tant que le club ne sera pas sauvé : "Je suis obnubilé par le maintien. Comme tous les joueurs. Il y a pas mal de supputations à droite et à gauche. On parle à la place des joueurs." L'ex-Rennais admet tout de même qu'il aura des difficultés à quitter la capitale : "Je ne crois pas qu'il y ait un bon moment pour partir du PSG. Ce n'est pas si facile de partir de Paris. C'est surtout une histoire d'hommes et de relations que tu peux entretenir avec tes coéquipiers, avec le staff et avec les supporters."
Cédric FERREIRA pour PlanètePSG.