Le maintien acquis...
Pour Sylvain, il n'y a plus de doute sur le maintien du PSG en L1 : "Pour se sauver, Troyes doit remporter ses deux derniers matchs et inscrire plus de 15 buts. Leur mission est très compliquée... Ici, on n'est jamais à l'abri de rien. Vu tout ce que j'ai vécu à Paris, je vais tout de même me méfier.
Aux vues du calendrier qui se dressait devant le club parisien après la trêve internationale, il avoue d'ailleurs être étonné d'avoir assuré le maintien si tôt : "Si, il y a un mois, on nous avait prédit être sorti d'affaire à deux journées de la fin, on aurait signé tout de suite. Mais je ne suis pas persuadé qu'on y aurait tous cru... A travers les sondages et les articles, beaucoup nous croyaient perdus. Aujourd'hui, même si on a rencontré des difficultés, on est sauvés. La performance est d'autant plus remarquable au vu de notre calendrier : Lens, Toulouse, Bordeaux... Chacun a mis son ego de côté pour rester soudé et sauver le club."
Cependant, avec 2 points pris en moyenne sur les sept derniers matchs, il maintient ne nourrir aucun regret : " je me refuse à parler de regrets. Il y a un mois tout juste, on était au plus mal, avec la peur au ventre à chaque match. Contre les gros bras du championnat, on a réussi des choses très positives. Mais je ne suis pas à l'heure des regrets. Le temps est au soulagement."
... sereinement ?
C'est en tout cas ce que dégage Sylvain comme impression, avouant être persuadé que le club se maintiendrait en L1 : "Je ne nous ai jamais vus descendre. Après le revers à Rennes, on est restés quinze jours relégables sans pouvoir jouer et inverser la tendance. Affronter les réflexions au quotidien n'a pas été évident. Entendre tous ces commentaires a fait germer le doute. Car on n'est jamais à l'abri de quelque chose qui peut nous tomber sur la tête."
Cet état d'esprit lui a alors donné raison, les Parisiens finissant parfaitement bien la saison : "Inconsciemment, ça travaille, même si je vous répète que je n'ai pas songé une minute à la relégation. Peut-être que je voulais me persuader que cette hypothèse était improbable. Au final, j'ai eu raison de toujours croire en nous. On est remontés au classement de fort belle manière avec un état d'esprit irréprochable de tous, même ceux qui ne jouaient pas. J'espère que cette fin de saison et la force qui s'est dégagée se prolongeront l'année prochaine pour vivre plus sereinement et décrocher de meilleurs résultats."
Sa saison :
Sur un plan plus personnel, il vient de vivre la saison la plus éprouvante de sa carrière : "Je croyais avoir tout connu à Paris et que cette année serait plus cool. Et bien non ! La mort d'un supporter, le changement d'entraîneur, le licenciement de Vikash (ndlr : Dhorasoo), les mauvais résultats, les fans qui en viennent aux mains avec des joueurs... Ce sont des choses que l'on aimerait moins voir. Mais au PSG, l'exposition est énorme, la pression et l'exigence aussi. Il faut assumer. Nous sommes entièrement responsables de tout cela. A nous de ne pas reproduire les mêmes erreurs la saison prochaine."
Paradoxalement, c'est également une des plus réussies sur le terrain : "Je me suis fait plaisir. Je regrette juste que l'équipe soit en bas de classement. On aurait tous pu se faire plaisir différemment. J'ai réalisé ma saison la plus accomplie sous le maillot parisien, voire de ma carrière, car j'ai accompli cela dans la difficulté. Quand tu t'en sors, c'est plus positif que lorsque tu es champion de France. Ma saison est correcte, aussi parce que je me sens bien à l'extérieur, que je suis bien à Paris. J'espère rééditer la même saison avec des résultats plus positifs."
Des erreurs qui seront, il l'espère, profitables à l'équipe la saison prochaine : "On a tous vraiment souffert mentalement. La saison prochaine, on pourra peut-être avancer qu'il s'agit d'un mal pour un bien. Là, c'est prématuré. Si on en avait eu la possibilité, on aurait évité cette saison noire."
L'entraîneur :
Paul Le Guen est ainsi en grande partie responsable du maintien de l'équipe en L1 : "Dans les bons comme les mauvais moments, il garde son flegme, assène des discours positifs, ramène la confiance au groupe. C'est peut-être ce qu'il nous manquait auparavant. Son discours plaît. Il explique en partie nos bons résultats. Paris peut réussir avec lui, c'est une certitude. Même en étant sauvés, il nous demande de continuer à être rigoureux et concentrés. Cela nous fait avancer."
Il souhaite alors le voir sur le banc du PSG le plus longtemps possible : "Depuis quelque temps, il y a quelque chose d'intéressant qui s'est installé avec des gens, comme le coach, qui connaissent bien le PSG. Ça donne un plus. Dans ses déclarations ou sa manière de parler au groupe, on s'aperçoit que Le Guen connaît bien le club. Il se produit exactement ce qu'il nous dit. Il nous prévient bien. Cela nous permet de nous mettre à l'abri. On apprécie tous son travail et on est tous derrière lui. Je ne vois pas pourquoi on changerait de coach."
Et l'Equipe de France ?
Son constat est lucide : "Si je ne suis pas appelé, c'est qu'il me manque quelque chose. Mon objectif est d'y retourner. Pourquoi pas la saison prochaine. Lorsque tu as enfilé le maillot bleu, tu veux le faire à nouveau. C'est tellement magnifique... Ne pas être sélectionné est un manque car tu rencontres d'autres joueurs, tu vis des compétitions différentes."
Et ce n'est pas en changeant de club qu'il parviendra à rejoindre l'EdF plus rapidement : "Lorsque tu débarques dans une équipe championne de France, c'est plus facile d'être appelé ou supervisé. Il suffit de faire une super saison l'an prochain et on aura tous des contacts. On en sortira tous grandis. En étant dernier, on ne peut pas trop en demander. En jouant les deux premières places l'an prochain, la donne change clairement."
Armand, Parisien la saison prochaine ?
L'intérêt manifeste de Lyon le laisse insensible, Sylvain préférant rester focaliser sur le PSG : "J'ai entendu qu'il y avait des contacts. A l'heure actuelle, je me concentre sur la fin de saison avec le PSG. Je verrai avec le président plus tard. Je me sens très bien à Paris. Rester ne me déplairait pas vu qu'il me reste trois saisons de contrat. Beaucoup aimeraient être à ma place et évoluer au PSG. Aujourd'hui, je suis 100 % parisien."
Un peu dans le flou face à la politique du club d'alléger la masse salariale, il n'est sur que d'une chose : vouloir rester Parisien ! "En ce moment, je lis des articles à mon sujet. Apparemment, le PSG doit vendre des joueurs pour récupérer de l'argent, que je suis celui qui doit être absolument vendu. Si le président vient me voir pour me demander de partir, je le ferai. La balle n'est pas dans mon camp. Si on me demande de choisir entre le PSG et un autre club, rester à Paris me plairait fortement."
Dans ce sens, la prochaine rencontre avec Alain Cayzac sera déterminante pour la suite de sa carrière : "Je veux être fixé par rapport à tout ce que je peux lire et entendre. Il faut mettre les choses au clair. Paris veut-il vraiment me conserver ? Pour l'instant, je ne sais pas. Je vais aller demander pour être rassuré et avoir l'esprit libre. J'ai besoin d'être rassuré."