Pauleta entamera dans quelques semaines sa cinquième saison au PSG. La question de ses possibles regrets se pose légitimement au Portugais. Lui assume : "C'était un choix. Je voulais jouer à Paris. Quand j'ai signé au PSG, c'était pour connaître ce que nous avons vécu la première saison. Pas pour être quinzièmes. J'espère maintenant qu'il va y avoir de la stabilité et que l'on va laisser les gens travailler."
"Si on est réguliers, on peut finir deuxièmes"
Optimiste de nature bien qu'il ait souvent subi quelques déconvenues dans la capitale, Pauleta pronostique ce que sera la saison 2007-2008 : "On va faire une belle saison. Le problème, c'est d'être performant sur l'ensemble de l'exercice et pas seulement sur les deux derniers mois comme en 2006-2007. On doit avoir conscience qu'il faut faire les efforts toute la saison. Si on parvient à être réguliers, on peut finir deuxièmes." Et pourquoi premiers ? D'après le Portugais, atteindre cette place relève de la gageure : "Aujourd'hui, non. Lyon a beaucoup d'avance."
Amoindri physiquement durant une bonne partie de la saison passée, l'Aigle des Açores se dit revigoré par les quelques semaines qu'il vient de passer dans son pays natal : "J'ai pu profiter de mes vacances, ce qui ne m'était plus arrivé depuis longtemps. J'ai bien fini la saison, je suis bien physiquement et mentalement. J'ai hâte de reprendre." Concernant le recrutement, le Portugais ne préfère pas s'avancer même si l'on sent une légère pointe de dépit : "L'OM et l'OL ont été très actifs, c'est comme ça. Après ça ne sert à rien de prendre pour prendre. On verra."
"Je ne me vois pas passer l'année sur le banc"
Quand beaucoup flattent leur entraîneur pour s'attirer ses faveurs, Pauleta affirme que ses rapports avec Paul Le Guen sont purement professionnels : "Nos relations sont normales. Il n'y a aucun problème entre nous. Nous ne sommes pas amis mais il y a du respect. Son staff est très complémentaire. La relation que j'ai avec Le Guen est la même que celle que j'avais avec Lacombe ou Halilhodzic". Une façon de garder ses distances avec celui qui l'a placé sur le banc en fin de saison ? "Je n'ai été sur le banc que trois matchs à l'extérieur, corrige le joueur. Aujourd'hui, je ne me vois pas passer l'année sur le banc. Je ne crois pas que ça arrivera."
Capitaine depuis deux saisons au club, Pauleta ne revendique toutefois aucun statut : "Si Le Guen me propose le brassard de capitaine, je serai ravi. Les deux années précédentes, c'est l'entraîneur qui me l'a confié sans que je ne demande rien. Ce sera pareil cette année." Lorsqu'on le titille quelque peu en lui faisant remarquer que Paris cherche un nouvel attaquant, le numéro 9 reste de marbre : "C'est tout à fait normal. Paris a besoin de concurrence. C'est à moi de démontrer que j'ai ma place."
"A 35 ans, j'aurai peut-être envie de poursuivre"
Il y a quelques jours, l'attaquant a laissé planer le doute sur un éventuel ajournement de son départ à la retraite. Le voilà qui récidive : "On a parlé d'une reconversion possible au sein du club l'an passé avec le président, mais je ne sais pas précisément comment cela peut se concrétiser. On verra comment se passe la saison. J'ai envie d'arrêter car j'aurai bientôt 35 ans. Les déplacements, les mises au vert, l'éloignement de ma famille me pèsent. Mais bon, peut-être que je me sentirai encore en pleine forme et que j'aurai envie de poursuivre." Quoiqu'il en soit, le Portugais a conscience d'être plus proche de la fin que du début. "Le cap sera très dur à franchir, admet-il. Il faut s'y préparer. Je commence à le faire avec ma fondation."
Personnalité mystérieuse en certains aspects, Pedro Miguel Pauleta véhicule une image lisse et réfléchie, où la fantaisie et l'excès ne semblent pas avoir droit de cité. "Je ne suis pas sévère mais sérieux, précise l'intéressé dans un intéressant exercice d'auto-analyse. Je suis très exigeant et respectueux. C'est vrai que je réfléchis beaucoup. Peut-être que parfois j'exagère. Je sais d'où je viens et ce que j'ai du faire pour arriver là. J'ai peur de perdre ce que j'ai." De perdre son statut de star ou son train de vie ? "Non, ma famille. Je peux revenir à une vie modeste car je suis quelqu'un de modeste. Ma vie est agréable mais je ne gaspille pas. Je fais ce que j'aime."