L'arrivée de Didier Digard :
Tout d'abord, il se félicite d'avoir fait venir le jeune international espoir dans la capitale, dont le profil correspondait exactement à celui recherché : "Quand on parle de recrutement, on parle bien sur de qualité technique, mais aussi de caractère. J'ai souvent dit l'an dernier que le PSG a besoin de joueurs de caractère. Et même si je ne connais pas beaucoup Didier, j'ai vraiment l'impression qu'il a une grande maturité, et vraiment beaucoup de caractère. Au bon sens du terme. C'est vrai que cela n'est jamais facile de s'adapter à Paris, mais quand on a une forte personnalité, on y arrive. A mon avis, il peut s'imposer très vite à Paris. On a, en tous les cas, été très attentifs au profil psychologique du joueur."
La manière dont les contacts ont été effectués entre Paris et Le Havre ravit également le président Cayzac : "C'est vrai qu'il y a des choses qui se passent plus ou moins bien en cette période de transferts, mais tout s'est très bien passé. On avait en face de nous des gens que l'on connaît bien, extrêmement corrects. On a fait ce qu'il faut faire dans ces cas là, c'est à dire prendre contact avec le club d'abord. On a bien parlé avec Jean-Pierre Louvel (le président du HAC). Ensuite, on connaissait bien Didier. Paul l'avait même déjà suivi quand il entraînait les Glasgow Rangers. Tout s'est fait de manière correcte et professionnelle."
De nombreux clubs étaient intéressés par le joueur, mais force est de constater que malgré les mauvaises saisons qui s'enchaînent, Paris reste un club toujours très attractif : "Je sais qu'il y avait de très bons clubs français et même de très grands clubs anglais qui suivaient Didier. Paris, même après une saison pas bonne du tout, est un club qui continue d'attirer de bons joueurs et des jeunes. Jouer au Parc des Princes reste quelque chose de très motivant et de magique. Maintenant, c'est à lui de vous dire pourquoi il a préféré Paris à d'autres clubs."
Quant au poste qu'il occupera, ce n'est pas à lui de se prononcer, mais c'est bien Paul Le Guen qui choisira où le faire évoluer : "Paul Le Guen pourra mieux vous répondre que moi. Ce que je sais, c'est que c'est un joueur qui a joué en équipe de France espoir à deux postes différents, en défense centrale ou au milieu. Disons que c'est avant tout un défenseur vraiment très fort."
"Sylvain Armand est joueur du Paris Saint-Germain et le restera."
Il se montre ainsi très clair sur le "cas Armand" : "Nous désirons qu'il reste, et ce n'est pas pour bloquer par principe un joueur contre sa volonté que j'affirme cela. Il est bien à Paris. Il a un contrat de trois ans, nous lui avons proposé une prolongation d'un an - bien avant que l'OL ne fasse sa proposition d'ailleurs - et je crois que cela va se conclure rapidement. Je l'avais vu avant qu'il ne parte en vacances et je lui ai expliqué ce que je comptais lui proposer, sans rentrer dans les détails. Il m'a répondu que, a priori, cela lui convenait, et qu'il n'était pas pressé, qu'il verrait à son retour de vacances. Cela s'est fait normalement."
Cependant, cela n'empêche pas les clubs de témoigner leur intérêt pour l'arrière gauche du PSG, mais avec ou sans offres transmises au club, sa position reste et restera toujours la même : "Que des clubs le veuillent, c'est leur problème. Moi, mon problème, c'est Paris. Donc il reste à Paris et je ne suis pas intéressé par un transfert. On n'ira pas au bras de fer avec Sylvain. C'est un bon joueur, et, en plus, intelligent, bien élevé. Il m'a dit et redit qu'il était bien à Paris. Mais cela ne veut pas dire qu'il refusera de prendre au téléphone le président de Lyon ou de Monaco. Il n'est pas question de bras de fer comme il n'est pas question pour moi de faire obstruction à Lyon. Je pense simplement qu'il est bon pour le club que Sylvain reste."
Cayzac fait d'ailleurs preuve de son autorité et de toute sa main-mise sur ce dossier, ne se laissant en aucun cas influencé par les méthodes de Jean-Michel Aulas pour attirer le joueur à Lyon : "Je reste totalement insensible aux pressions extérieures. M. Aulas fait ce qu'il veut, mais les ultimatums, c'est moi qui me les fixe."
et Castelen ?
Alors que l'intéressé a répété à maintes reprises qu'il souhaitait rejoindre le club de la capitale, le PSG semble faire la sourde-oreille pour finaliser sa venue, ce à quoi répond Alain Cayzac : "Castelen, c'est un joueur qu'on connaît bien, qu'on suit depuis longtemps. Mais avec Paul, on travaille d'abord sur les priorités. Après on voit ce qu'on peut faire. On est, de plus, pas mal pourvu en joueurs offensifs. Et ce sont des bons joueurs. Ce n'est donc pas une priorité d'avoir un joueur offensif en plus. Deux joueurs à vocation défensive sont partis, Rozehnal et Cissé. La priorité, c'est donc de renforcer la défense. Maintenant les choses peuvent évoluer. On a un mois et demi pour prendre des décisions."
Recruter jeune pour préparer l'avenir :
En effet, les recruteurs parisiens sont dans une optique de rajeunissement de l'équipe, ce qui passe par l'achat d'espoirs en devenir : "Cela s'inscrit dans le désir d'avoir une équipe rajeunie, dans la continuité des jeunes joueurs issus du centre de formation qui ont signé leur premier contrat professionnel l'an dernier ou à l'intersaison. Des joueurs qui ont un vrai potentiel en quelque sorte. On ne s'est pas dit, on va recruter une star. On est sur la même longueur d'onde avec Paul Le Guen."
Ainsi, Paris et les stars ne feraient plus bon ménage, la qualité étant avant tout privilégiée : "On ne cherche pas à annoncer de grands noms. Il s'agit surtout de trouver des joueurs qui ont une vraie valeur ajoutée par rapport à l'effectif, et qui correspondent à des besoins en terme de placement sur le terrain. Un joueur devient une star en deux matches à Paris s'il est bon, s'il a du caractère, s'il montre qu'il a les capacités mentales et techniques pour s'imposer à Paris."
C'est alors qu'Alain Cayzac conclut cet entretien, soulignant que le marché des transferts est loin d'être fini et que le PSG a donc encore le temps de se positionner pour saisir les bonnes affaires de ce mercato : "On n'achète pas un joueur comme on va dans un supermarché. On réfléchit et on se dit qu'on est le 2 juillet, et que le mercato se termine fin aout. Il n'y a pas le feu."
