Revenant sur la défaite face à Bordeaux, Alain Cayzac refuse qu'elle remette en cause la bonne série qui avait précédé, et nie catégoriquement l'existence d'un à la mode "syndrome du Parc" : "Je trouve les commentaires très sévères, immérités. On perd un match mais on restait sur cinq matches sans défaite. On ne va quand même pas tout jeter. Il faut être sérieux. (...) On a vécu une soirée difficile, c'est vrai. En face, il y avait une très bonne équipe de Bordeaux. Mais il faut arrêter de faire de la psychologie de divan. Je ne suis pas Henry Chapier. Il n'y a pas de syndrome au Parc. Ça fait trente ans que je vois des matches au Parc. Je ne peux pas croire que nos joueurs aient peur. Le Parc n'est pas maudit. Ce sont des conneries. Au Parc, on fait des erreurs et les raisons de nos défaites sont rationnelles et objectives. (...) Elles sont tactiques et techniques. C'est le boulot de Paul (Le Guen) et je ne vais pas m'en mêler. Je vais juste essayer de l'aider. De toute façon, il est hors de question d'embaucher un psychanalyste ou un psychiatre.".
Interrogé sur le calme ambiant, notamment du côté des supporters, le président souligne le traumatisme de la saison passée, ainsi que l'impact de son entraîneur : "[Le public] est intelligent et mature. Il critique mais avec modération. Il sait d'où on vient. Il faut rappeler qu'on a vécu une terrible dernière saison. On a beaucoup souffert, elle a marqué les esprits et laissé des traces que vous ne soupçonnez pas. (...) [Paul Le Guen] travaille beaucoup et a changé les choses en profondeur. Et ce n'est pas n'importe qui. Il a gagné des titres, il a une histoire. Depuis son arrivée, en janvier dernier, on perd peu (huit matches). Les progrès sont là et incontestables. Encore une fois, j'ai confiance en lui, et le public aussi.".
Une confiance qui lui fait espérer un avenir plus heureux, malgré un bilan comptable pour l'instant semblable à celui de la saison passée : "Le contenu était différent et je suis persuadé qu'on va réaliser une bien meilleure saison. On est ambitieux, même si on ne clame pas qu'on sera champion. Je suis confiant. Et ce n'est pas une confiance aveugle. On réalise de bonnes choses depuis le début de la saison, mais on est irréguliers. Les chiffres sont décevants, je le reconnais. (Répondant à une question sur la possibilité d'être ambitieux sans argent pour recruter : ) Oui. Le plus important, c'est d'être honnête. Mentir aux gens qui nous suivent ne servirait à rien. Il faut du temps. (...) Encore une fois, on revient de loin. Moi, je ne sais pas aller vite et je sais que ça ne marche pas. On veut être différents. Vous voulez que j'aille dans les vestiaires et que je pousse un coup de gueule ? Cette solution ne fonctionne pas. Et il y a Paul pour remettre les choses en place. Dans les vestiaires, il n'a pas un discours mièvre, il ne fait pas de cadeaux aux joueurs qu'il met devant leurs responsabilités.".
De manière apparemment surprenante pour les journalistes l'interrogeant ("On a la sensation que Paris n'intéresse plus personne..."), la ligne de conduite reste donc la même malgré la déception de la treizième place : "On essaie de changer les mentalités, de retrouver un peu de sérénité. Pour avancer, c'est mieux. (...) L'an dernier, on a vécu une phase de survie, cette saison, c'est une phase de reconstruction et j'espère que, bientôt, on passera à la phase de la consécration."