Immédiatement après les incidents survenus aux abords du Parc des Princes après la rencontre PSG-Hapoël Tel-Aviv, le 23 novembre 2006, lesquels avaient provoqué la mort d'un supporter, les pouvoirs publics s'étaient réunis pour tenter de trouver d'éradiquer le fléau de la violence dans les stades. Plusieurs décisions, visant les supporters parisiens, avaient été prises.
Ainsi la partie basse de la tribune Boulogne fut fermée, bonnement et simplement, pendant deux mois. De nombreuses interdictions de stade ont ensuite été formulées. Selon le journal, ces interdictions, "qu'elles soient administratives ou judiciaires, ont explosé, passant de 11 à 350". De leur côté, le club et la Ville de Paris ont renforcé par la suite les contrôles d'accès au Parc des Princes : des tourniquets ont été installés pour renforcer le contrôle tandis que les cartes d'abonnés portent dorénavant la photo de leur propriétaire. Le système de vidéosurveillance dans le stade a également été perfectionné : aux 106 caméras déjà existantes, 50 ont été ajoutées.
"Au niveau du contrôle d'accès, on est à 90 voire 95 % d'efficacité", déclare Jean-Philippe d'Hallivillée, directeur de la communication et des relations avec les supporters. Pourtant, le PSG veut faire encore mieux et devenir un modèle sur ce secteur qui lui a tant couté en terme d'image. De l'aveu même de certains supporters, les mesures ayant été appliqués ont porté leurs fruits. Christophe, membre des Supras d'Auteuil affirme qu'"il ne se passe plus grand-chose à cause des interdictions de stade administratives. Tout le monde a peur de devoir pointer au commissariat."
Malgré tout, les différents acteurs publiques concernés n'entendent pas s'arrêter en si bon chemin. Le PSG prévoirait à terme de s'équiper de caméras munies d'un programme de reconnaissance faciale. Encore faudra-il qu'il obtienne l'accord du Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés). La volonté du club trouve un écho en politique. Dans deux rapports parlementaires, députés et sénateurs souhaitent aller plus loin dans la répression des supporters malintentionnés.
Un allongement de la durée des interdictions de stade a déjà été évoqué, et plus généralement, il faut s'attendre à "une plus grande sévérité des juges" dans les mois à venir. Le gouvernement lui aussi a mis la main à la pâte : Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, a annoncé la mise en œuvre d'un fichier national référençant les interdits de stade.
Nicolas Hourcade, sociologue à l'Ecole centrale de Lyon et spécialiste des supporters, estime que ces dernières mesures sont excessives. "Le reproche que l'on peut faire à la France est de ne pas mener une politique cohérente et globale. Il faut effectivement une répression forte mais il faut qu'elle soit juste et bien ciblée. Il faut aussi un volet éducatif, des stades adaptés et une volonté d'intégrer les supporters au club. Même avec les plus durs, il faut discuter car il est toujours préférable de connaître les gens que l'on combat."
Amar, président des "Lutèce Falco", abonde en ce sens. A ses yeux, "ce qui s'est passé le 23 novembre 2006 peut se reproduire à tout moment." "Rien n'a été fait ni dans la compréhension du phénomène ultra ni dans un éventuel rapprochement avec la police. Ça éviterait les abus mais, malheureusement, il n'y a pas de prévention."