Mme Quemener rappelle dans une interview accordée à "Football365.fr" qui était Julien Quemener : "Julien était un jeune homme bien dans sa peau. Il menait sa petite vie tranquille, travaillait et avait une copine. Il n'était en rien un violent, comme on a pu le décrire dans certains médias. Il était sérieux dans le travail et bien dans sa tête. Il se mettait toujours à l'écart des bagarres. On ne peut pas comparer mon fils à un nazi ou à un hooligan. Il n'a rien à voir avec ces gens-là. Julien était complètement l'inverse. Je vais tout faire pour que l'on ait une autre image de lui."
La mère de famille revient ensuite sur les circonstances du drame : "Julien était chez les Boulogne Boys. Ce n'était pas du tout un indépendant comme on a pu l'entendre. Le soir du match, Julien est arrivé en retard, il est donc descendu, avec ses amis, en tribune R2, pour mieux voir. D'après les témoignages d'amis ou d'autres personnes présentes sur les lieux, Julien se dirigeait vers sa voiture, lorsqu'il a vu un attroupement bruyant. Par curiosité, il s'en est approché. Mais je vous l'ai déjà dit, ce n'était pas un casseur. Julien n'y était pour rien..."
Mme Quemener ne pourra jamais pardonner au policier Antoine Granomort, dont le coup de feu a enlevé la vie à son fils : "Je ne l'ai jamais rencontré. Ni d'ailleurs Mounir Douchaer (ND "Foot365" : l'autre victime du coup de feu) et Yanniv Hazout (ND "Foot365": le supporter français de confession israélite poursuivi par les hooligans). J'ai suivi comme tout le monde ses démêlés judiciaires et je pense qu'il aurait du être révoqué bien avant cette affaire. Cet homme a semé la pagaille. Il n'a pas sorti d'insigne ni de brassard et surtout il n'était pas en état de légitime défense lorsqu'il a tiré."
Sous l'impulsion de cette courageuse mère de famille, une association a été créée : "Justice et vérité pour Julien". Quelle est sa finalité ? "Nous ne voulons pas que Julien soit oublié, répond simplement Mme Quemener. L'affaire traîne déjà en longueur et j'ai l'impression que l'on veut un peu l'étouffer... Avec les différents témoignages déposés au commissariat, on se rend compte petit à petit que Julien était innocent. Cela ennuie surement les autorités, qui font traîner l'affaire en longueur. J'attends donc avec impatience la date de la reconstitution et j'appelle à ce que viennent ce jour-là tous les témoins présents le soir du drame."
La mère de Julien égratigne enfin les personnalités publiques, qui pour la plupart ont paradé devant les caméras mais dont aucune n'a pris le soin de présenter ses condoléances à la famille. "Je n'ai pas reçu de messages de soutien du club ou d'hommes politiques. Les Boulogne Boys sont les seuls à avoir fait un geste envers Julien. Cela me touche et je les en remercie."