Publié le 29 Novembre 2007 à 11h00 par Ludovic FRANCISCO
Le journal "Le Parisien" a recueilli l'opinion de deux professionnels du sport, une psychologue et un communicant. Les deux ont la dent dure contre les joueurs, estimant que ceux-ci "se voilent la face" et "cachent leur misère sportive".
Pour tenter de comprendre pourquoi les Parisiens, depuis leur défaite dimanche à Nice (2-1), minimisent leur place au classement (18e à la 15e journée), le principal quotidien d'Ile-de-France est parti à la rencontre de deux professionnels du sport.
Le premier est une femme. Elle s'appelle Christine Le Scanff et est psychologue des pratiques physiques. D'après elle, si les joueurs parviennent à tirer des satisfactions de leur défaite de dimanche et qu'ils se reportent déjà sur le rendez-vous contre Caen, "c'est clairement un déni de réalité". "Ils se voilent la face pour ne pas reconnaître qu'ils ont été mauvais, explique-t-elle sans ambages. C'est un mécanisme normal de défense collective. Un joueur l'affirme, pour ne pas perdre son estime de soi. Les autres le font par mimétisme. Tant que tout le monde dit la même chose, tout va bien. C'est ainsi que le club a construit sa cohésion de groupe." Si elle reconnaît que ce comportement est nécessaire sur le court terme et permet de ne pas "se sentir trop minable et de garder confiance", la psychologue avertit qu'à "moyen terme, c'est contre-productif, voire dangereux, car ça empêche de prendre de vraies mesures et encourage le statu quo."
Le second professionnel interrogé est Gilles Portelle, directeur général de Havas Sport, agence spécialisée dans la communication des marques sportives. D'après lui, le fait que tout le club (joueurs, entraîneur, président) tienne un discours invariablement optimiste relève d'une attitude de protection. "Evoquer une crise potentielle ferait imploser toute leur communication", déclare-t-il avant de préciser : "En communiquant ainsi et en demandant à leurs supporters d'être patients, ils peuvent faire passer les prestations moyennes de l'équipe, cacher la misère sportive et éviter la crise." Une stratégie qui peut porter ses fruits à condition que le bateau soit maintenu à flots. A trop le faire tanguer, elle peut voler en éclats, comme s'en explique le communicant. "Comment expliquer aux supporters qu'on reconstruit le club alors qu'il risque de descendre en L2 ? Une 10e place est cohérente avec ce discours. Mais de mauvais résultats, non !"