62 %, 33,33 % et 4,66 % : ainsi le gâteau a-t-il été repartagé entre les trois actionnaires du PSG, Colony Capital, Morgan Stanley et Butler Capital Partners. En achetant 28 % des parts détenues jusqu'ici par l'entreprise de Walter Butler, mettant par là même à distance la banque Morgan Stanley, Sébastien Bazin occupe désormais une position dominante dans l'actionnariat du club. Le fonctionnement et la politique d'investissement vont s'en retrouver logiquement changés. "Terminée la pesante et paralysante obligation d'investir à parts égales", prophétise le journal "Le Parisien" dans son édition de vendredi. Et à raison. Car cette nouvelle donne actionnariale permet désormais au fonds d'investissement californien de mener la stratégie la plus adaptée à ses yeux. Et c'est peu de dire qu'elle diffère de celles de ses co-actionnaires, et notamment du fonds d'investissement français.
Alors que Sébastien Bazin, directeur de Colony Capital Europe, veut mettre en œuvre une politique ambitieuse, Walter Butler a toujours été favorable à l'austérité, à savoir : assainissement des comptes, formation, dépenses minimales. Le tout dans le but de redonner de la valeur sur le moyen terme au PSG. De cela, Bazin n'a jamais voulu entendre parler. Lui souhaite posséder une vitrine sportive afin de mettre en œuvre son projet immobilier dans le quartier de la Porte de Saint-Cloud. Ce qui passe par des investissements massifs. D'après le quotidien régional, ils seront aussi sportifs. Ainsi Colony Capital, désormais maître à bord, pourrait-il débloquer rapidement des sommes importantes dans le but de renforcer le PSG à l'occasion du mercato d'hiver.
Toutefois, comme le fait remarquer le quotidien régional, la position dominante de Sébastien Bazin comporte aussi des risques. Elle le met désormais en première ligne si le feu des critiques des supporters venait encore à s'abattre. Ceux-ci ne s'y sont d'ailleurs jamais trompés : c'est toujours sur Colony Capital que se sont concentrés l'essentiel de leurs revendications.
Par ailleurs, comme le soutient "L'Equipe", cette mise à l'écart devrait conforter Alain Cayzac et Paul Le Guen dans leurs fonctions au minimum jusqu'en juin. "Le président du PSG entretenait des relations tendues avec Butler depuis plusieurs mois. Il aurait, tout comme Sébastien Bazin, très peu apprécié l'omniprésence de Walter Butler dans le vestiaire des joueurs la saison passée."
