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PSG : Butler cède l'essentiel de ses parts

Publié le 11 Janvier 2008 à 09h38 par Ludovic FRANCISCO
PSG : Butler cède l'essentiel de ses parts
Information "Le Parisien" : le trio Butler Capital Partners, Colony Capital et Morgan Stanley vient de remanier son pacte d'actionnaires. L'opération s'est finalisée hier dans la soirée. Walter Butler, hier encore détenteur de 33 % des parts du club, possède dorénavant moins de 5 %. Explications de l'intéressé.

Walter Butler revient d'abord sur la décision qu'il a prise hier soir de céder environ 85 % de ses parts à Colony Capital : "Nous avons décidé, d'un commun accord entre actionnaires, une évolution du capital. Ainsi je vends l'essentiel de ma participation à Colony Capital et je conserve 5 %. Je reste administrateur." Du propre aveu de l'actionnaire, l'idée n'émane pas de lui, mais bien de Sébastien Bazin. "Colony a eu l'idée et a souhaité qu'un actionnaire majoritaire se détache, que ce soit eux ou nous. J'ai été contacté fin décembre et les choses se sont réglées très vite, au début de cette année."

A demi-mot, le fondateur de l'entreprise de capital-risque Butler Capital Partners reconnaît que cette vente est la conséquence d'une volonté de leadership de la part de Colony Capital : "Ça pouvait aussi bien être nous que Colony. On pouvait ne pas accepter et c'était le statu quo. A terme, les relations auraient pu se compliquer entre les actionnaires. Deuxièmement, je ne me voyais pas prendre la majorité alors qu'il y a un an et demi, j'avais refusé d'acheter la totalité du club. Enfin, Colony pouvait aussi prendre cette décision, mais comme c'est elle qui a monté le dossier au départ, c'était plus logique."

Bien qu'il émette des réserves sur certaines décisions prises depuis son arrivée, l'homme d'affaires américano-brésilien ne se désolidarise pas la politique du club pratiquée depuis deux ans : "On ne pouvait rien faire sans mon aval mais je ne me suis jamais opposé à ce qui m'a été soumis, même si toutes les orientations ne me convenaient pas. Depuis que je suis au club, Butler Capital a toujours été présent. Sur les deux saisons, c'est-à-dire en comptant celle-là, jusqu'au 30 juin 2008, les trois actionnaires ont investi environ 50 M€ pour financer les déficits, les recrutements et le centre d'entraînement. Et encore récemment, fin 2007."

Malgré la loyauté affichée (il conserve sa place au conseil d'administration), Walter Butler ne cherche pas à masquer le fait qu'il n'a jamais considéré Alain Cayzac comme l'homme de la situation : "On peut préférer des personnalités à d'autres. Moi, je souhaitais une rupture plus profonde car en faisant à peu près la même chose qu'avant on va avoir les mêmes résultats. Je n'ai pas été complètement satisfait de la politique menée mais je n'ai jamais souhaité son départ."

Ses relations avec le directeur Europe de Colony Capital étaient meilleures même si des dissensions ont bien entendu existé entre les deux hommes : "Il n'y a aucune incompatibilité avec Sébastien Bazin. Aucunement, même si on a des personnalités différentes. Nous avons de très bonnes relations. Si ça c'était mal passé, j'aurais racheté le club ou claqué la porte. Je n'aurais pas gardé 5 % du PSG et je ne serais pas resté au conseil."

Ne pouvant désormais prétendre à influer sur la politique sportive du club ("J'aurai moins de poids", concède-t-il), Walter Butler n'en garde pas moins une opinion précise sur ce qu'il faudrait faire selon lui pour améliorer la situation du Paris Saint-Germain. Si les critiques qu'il porte sur le recrutement sont sans surprise, en revanche son jugement sur la politique de formation surprend : "Moi, je suis partisan d'une rupture plus forte et plus rapide avec l'ère Canal +. Je souhaitais des investissements massifs pour la détection de jeunes talents et pour améliorer l'efficacité de notre recrutement et renforcer le secteur sportif. Aujourd'hui, il n'y a plus qu'un club qui perd de l'argent, c'est le PSG. Nous n'avons pas été capables de détecter des jeunes à fort potentiel de plus-value alors que l'Ile-de-France est un gisement de pétrole. Par exemple, Lyon a dégagé ces dernières saisons plus de 150 M€ de plus-value sur la vente de ses joueurs. Il n'y a pas ça au PSG."

Lorsqu'il lui est demandé si son désengagement, fut-il partiel, ne risque pas d'être interprété comme un manque de confiance dans l'avenir du club, celui qui a participé à privatiser TF1 en 1987 abandonne ses belles paroles et lâche : "Je vous le redis, je ne voulais pas, au départ, vendre mes parts. Ce fut une décision pénible à prendre car j'aime le foot et le club. Mais je ne veux pas que quelqu'un puisse dire qu'à cause de moi on a des mauvais résultats." Puis, conscient du poids de ses paroles, il se reprend : "Je suis persuadé que le PSG va se redresser et connaître une bien meilleure seconde partie de saison. Il va remonter au classement pour finir dans la première partie du classement. J'en suis certain. Et Paul le Guen est l'homme de la situation."

Passionné de football, Walter Butler affirme que l'affectation qu'il porte au Paris Saint-Germain ne s'en retrouvera pas diminuée : "Dimanche, je serai au Parc contre Lens. Et je continuerai à aller aux matchs et en déplacements avec l'équipe. Ce que je n'appréhendais pas en achetant le PSG c'est l'anxiété que peut ressentir un dirigeant ou un actionnaire. A chaque fois que l'on prend un but, j'ai l'impression d'aller moi-même chercher le ballon au fond des filets. C'est un coup en plein coeur."

Comme une ultime preuve de son attachement envers le club, ce proche de Dominique de Villepin s'engage : "Le jour où Colony s'en ira et décidera de vendre, je serai prioritaire pour racheter ses parts."

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