Que s'est-il passé entre décembre, où Diané totalisait deux buts avec le PSG toutes compétitions confondues, et la mi-janvier, où il a inscrit deux buts en deux matchs ? L'Ivoirien affirme avoir tendu l'oreille aux critiques pour y remédier : "Je me suis dit qu'il fallait que je me remette en question et que je mise tout sur le championnat et les coupes. Je savais que je n'étais pas à mon meilleur niveau et que j'avais beaucoup à prouver. Le coach m'a toujours demandé d'être meilleur dans la concentration. Je ne m'enflamme plus car tout le monde au club me dit d'être plus constant. Si tout le groupe parle ainsi, c'est que c'est vrai."
Passeur décisif contre Lens, très disponible face à Valenciennes, les prestations de l'attaquant de 25 ans contrastent avec celles auxquelles il nous avait habitués jusque là. Une raison à cela ? "A 25 ans, mon vécu doit me permettre de comprendre certaines choses. Je sais que j'ai un problème de lucidité devant le but et dans la dernière passe. Je suis en train de corriger ça." Malgré cette transfiguration, il refuse de s'emballer, car cela a pu lui porter tort par le passé : "Je sors juste d'un match et demi réussi (un match et demi puisque je n'étais que remplaçant contre Lens). Après l'expulsion de Yepes face à Valenciennes, le coach a préféré sortir Peguy plutôt que moi. Cette confiance me touche. Mais en même temps, ce serait débile de faire le malin. Je ne suis pas devenu meilleur que Peguy parce que c'est lui qui est sorti. On n'est pas assez fous pour avoir des états d'âme."
Quoi qu'il en soit, Diané se sent bien dans ses baskets en ce moment. Il n'hésite pas à parler de plaisir retrouvé : "Je l'ai retrouvé en même temps que du temps de jeu. C'est humain. Mais mon plus grand plaisir, c'est de voir que tout le monde a pris conscience qu'ensemble, le PSG est capable de faire quelque chose de gigantesque. Tout le monde sait qu'à Paris, ce n'est pas facile. Voilà pourquoi je ne vais pas me réjouir de mes quatre buts. Si en fin de saison, le PSG a bien remonté au classement, je rigolerai. Mais pas avant."
"Je ne sais pas si je resterai au PSG cet hiver"
Ô combien discret dans les médias depuis son arrivée dans la capitale, le joueur passé par Strasbourg justifie son silence avec une certaine humilité : "Si je n'ai pas voulu parler après Lens et Valenciennes, ce n'est pas pour jouer les stars. Au contraire. C'est juste que je ne suis pas le genre de mec qui sait se mettre en avant. Ce n'est pas à moi de parler au nom du groupe. Pour cela, il faut de l'expérience et du vécu. C'est une attitude pour des types comme Alonzo ou Pauleta, qui ont un recul énorme. Il y a les cadres et les joueurs en devenir. J'appartiens à cette seconde catégorie. Pour moi, ce sont les cadres, que tout le monde respecte, qui doivent parler."
Quant aux rumeurs qui l'ont envoyé un temps à Al Rayyan au Qatar, Diané les enterre une fois pour toutes. Néanmoins, il ne ferme absolument pas la porte à un transfert, pas tellement parce qu'il souhaite quitter Paris, mais plutôt parce qu'il a conscience de la grande instabilité du statut du footballeur aujourd'hui : "J'ai lu que certains voulaient me faire signer au Qatar. Tous ces bruits me laissent froid. J'ai également entendu que j'avais changé d'agent. C'est faux, j'ai toujours le même (NDLR : Dominique Six). Ce qui se passe hors du terrain ne m'intéresse pas. Chacun est libre de croire qu'il peut m'envoyer là où il le souhaite. Et tous ceux qui veulent parler en mon nom font ce qu'ils veulent. Je ne me concentre que sur le terrain. Mais au final, c'est moi qui décide de ma vie. Suis-je certain de rester au PSG cet hiver ? Je ne sais pas. Qui peut répondre avec certitude à ce genre de question dans le foot d'aujourd'hui ?"
Enfin, sa non sélection pour la CAN ne le chagrine pas autant qu'on aurait pu le penser : "J'avais envie de la jouer. Mais cet échec est derrière moi. Ce n'est pas en parlant que je vais disputer cette épreuve. C'est fini. Je parlerai du passé quand j'aurai fini ma carrière. Aujourd'hui, je suis encore joueur et mon jeu c'est d'aller devant. Pas de faire des passes en arrière."