Lorsque lui est énumérée la formidable dynastie de Brésiliens ayant fait les belles heures du PSG, de Rai à Leonardo, en passant par Ricardo et Ronaldinho, le latéral, prudent, rappelle à juste titre que d'autres joueurs auriverde s'y sont aussi brulé les ailes : "La faute à la grande pression entourant les joueurs à Paris", explique-t-il en connaissance de cause. En six mois, le latéral a déjà bien cerné le profil psychologique et les attentes du public parisien : "Les supporters te comparent toujours aux Brésiliens qui sont passés par Paris. Ils t'adoptent uniquement s'ils sentent que tu es venu ici pour travailler dur. Je commence peu à peu à gagner leur confiance et ils scandent parfois mon nom durant les rencontres."
Longtemps mal dans sa peau, en raison de ses habitudes alimentaires notamment, le papa de deux fils (2 et 4 ans) a trouvé un précieux secours en la personne de Pauleta, unique lusophone de l'effectif au moment de son arrivée : "Nos familles vont souvent manger ensemble. Pedro m'aide beaucoup. J'apprends le français peu à peu. Je comprends ce que l'on me dit, mais j'éprouve encore quelques difficultés à m'exprimer."
"En France, on cherche surtout à se débarrasser du ballon"
Le Brésilien reconnaît que son intégration a été facilitée par sa bonne réputation, due en particulier à sa prestation en finale de la Coupe du monde des clubs, fin 2006, lors de laquelle il avait su neutraliser Ronaldinho : "Ce match m'a fait connaître dans toute l'Europe. Ma prestation ce jour-là a convaincu la direction du PSG de me recruter. Quand je suis arrivé à Paris, tout le monde me parlait de mon duel face à Ronaldinho. Ce match a sans aucun doute été décisif, même si Valdo avait déjà parlé de moi au club."
Celui qui continue de suivre les résultats de son ancien club, l'Internacional Porto Alegre, par le biais d'Internet, tente ensuite une définition du jeu ayant cours dans l'Hexagone. Définition qui ne ressemble en rien à un éloge et évoque plutôt, sur un ton humoristique, le fameux kick-and-rush britannique : "Sur le terrain, les joueurs du championnat français sont soumis à énormément de pression. Ce qui fait que chacun essaie de se débarrasser le plus vite possible du ballon. Le gardien de but le premier, qui expédie souvent le ballon très loin. Ensuite, chacun court après lui. Le premier qui parvient à poser la balle au sol se distingue tout de suite. C'est le cas de Lyon."
Entre deux visites touristiques de la capitale, Ceará place toujours la foi au premier rang de ses préoccupations : "Quand nous ne jouons pas le dimanche, je me rends à l'église évangélique. Tous les jeudis, j'effectue également une mission pastorale. Nous nous réunissons au domicile d'un médecin brésilien installé non loin de chez nous et nous partageons la parole de Dieu avec ceux qui souhaitent l'entendre. Je prêche en portugais et le médecin traduit en français", détaille-t-il.