Chronique PSG : Galtier, chronique d'un échec annoncé ?

A l'été 2022, Christophe Galtier n'arrive pas seul. Le technicien français rejoint le PSG en duo avec Luis Campos, son compère des années lilloises. Cette donnée joue en sa faveur, dans la mesure où pour la première fois depuis des années, le club de la capitale a droit à un véritable duo solidaire à la tête de son secteur sportif.

A ce titre, Galtier s'est démarqué de ses prédécesseurs, où le conflit régnait. On se souvient en effet des tensions entre Thomas Tuchel et Antero Henrique, ou encore entre le technicien allemand et Leonardo.

Les premiers mois sont idylliques

Sur le plan de la communication, des résultats, Galtier fait un sans faute de juillet à novembre 2022. La plupart des observateurs constatent que la boutique tourne sous les offres du technicien français, qui semble bien gérer un groupe fait de stars et de caractères forts.

Neymar semble être conquis par son nouveau coach, tout comme Sergio Ramos ou encore Kylian Mbappé, qui ont eu des mots positifs à l'égard de Christophe Galtier ces derniers mois.

Le tournant : le Mondial au Qatar

Au moment de la reprise fin décembre, après la Coupe du Monde, le PSG est toujours invaincu, toutes compétitions confondues. Galtier récupère peu à peu ses joueurs, mais sur le terrain, rien ne va plus. L'année 2023 débute mal, avec une défaite inquiétante à Lens (1-3) le 1er janvier.

Ce soir-là, les quelques absences coté Parisien (Neymar, Messi, Verratti) font penser à une erreur de parcours, bien que l'adversaire lensois ait clairement dominé le PSG.

Quelques jours plus tard, face à Rennes, le 15 janvier, Galtier et ses hommes subissent le même sort : celui d'une défaite logique. Les ingrédients mis par Rennes sont alors les mêmes que ceux mis par Lens : beaucoup de pressing haut, de l'agressivité et de la verticalité dans le jeu.

Une triste première sous l'ère QSI

Arrive ensuite ce qui n'était jamais arrivé sous l'ère qatarie au PSG : trois défaites de rang, face à l'OM en Coupe de France, Monaco en Ligue 1 et le Bayern Munich en C1. Les défaites s'enchainent sans qu'on sente un sentiment de révolte du coté des Parisiens. Au contraire, la fébrilité s'installe et Galtier semble peu à peu perdre le fil.

Quelle influence Galtier a-t-il sur son groupe ?

Après cinq défaites sur l'année 2023, la position de Christophe Galtier est forcément fragilisée. Le technicien français a-t-il dorénavant les moyens de remobiliser son groupe pour repartir de l'avant ? Rien n'est moins sur. L'analyse de la situation actuelle laisse en effet planer le doute.

La plupart des mondialistes du PSG n'auraient-ils pas préparé leur saison en fonction de la Coupe du Monde au Qatar ? Hormis Kylian Mbappé, les autres joueurs n'auraient-ils finalement pas décidé de jouer une demi-saison ? Dans ces conditions, que ce soit Galtier ou un autre entraineur, que peut-il bien y faire ?

Qu'apporte-t-il sur les grands matches ?

Jusqu'à présent sur les gros matches de C1 que le PSG ait eu à jouer, le bilan est peu flatteur : deux matches nuls en phase de poules face à Benfica et une défaite face au Bayern Munich en match aller des 8èmes de finale.

Un coaching très étrange face au Bayern

A propos de ce denier match, il y a semble-t-il deux façons de lire l'influence du coach Parisien sur cette rencontre. D'une part, on peut considérer que le 14 février dernier, l'effectif était affaibli, avec les retours très récents de blessure de Marco Verratti, Kylian Mbappé et Prensel Kimpembe, sans oublier les récentes fatigues musculaires d'Achraf Hakimi et Lionel Messi.

D'autre part, on peut considérer que l'approche du match a été quelque peu étrange de la part du technicien français : un système en 4-4-2 avec deux joueurs assignés à des tâches défensives sur les couloirs au milieu de terrain (Soler et Zaïre-Emery), deux faux avant-centres sans vitesse (Neymar et Messi), pas de point d'ancrage en attaque (Ekitike aurait pu jouer ce rôle). Galtier a-t-il préparé son match pour ne pas le perdre, au Parc des Princes ?

Quelle expérience du haut niveau ?

Le fait est que face au Bayern Munich, Christophe Galtier a disputé son premier match de phase finale de C1 de sa carrière d'entraineur. Et tactiquement sur ce match-là, il a montré ses limites. Son analyse d'après match est aussi assez étrange, lui qui a déclaré en substance qu'il faisait avec les moyens du bord, alors qu'au mois de janvier il déclarait être pleinement satisfait de son effectif. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il sera très attendu au match retour.

Le mercato a-t-il affaibli l'effectif ?

En travaillant en étroite collaboration avec Luis Campos, Christophe Galtier a validé le choix des recrues à l'intersaison. Renato Sanches, Hugo Ekitike, Carlos Soler, Fabian Ruiz, Nordi Mukiele et Vitinha ont donc été choisi par le duo Campos – Galtier.

Si Vitinha et Nordi Mukiele ont donné des satisfactions, les quatre autres joueurs ont déçu. Pour autant, ont-ils été mis en confiance ? Pour le savoir, il faut remonter aux premiers mois de la saison...

Très peu de rotation entre aout et novembre

A son arrivée à Paris, Christophe Galtier a aligné très souvent un onze redondant, dans lequel les habituels titulaires ont été très rarement mis au repos. Que ce soit Sergio Ramos, Marquinhos, Achraf Hakimi, Vitinha, Marco Verratti, Lionel Messi, Neymar et Kylian Mbappé, ils ont joué quasiment tous les matches.

Ce choix de Galtier n'a clairement pas mis en confiance Carlos Soler, Fabian Ruiz et surtout Hugo Ekitike, qui s'est contenté de miettes de jeu sur la première partie de saison. On ne peut s'empêcher de penser qu'aujourd'hui, les blessures des uns et la fatigue des autres est la conséquence des choix de Galtier, additionnés à l'enchainement des matches durant le Mondial.

Va-t-il survivre à cette série de défaites ?

Avec cinq défaites en un mois et demi, Christophe Galtier doit bien être conscient du danger qui guette pour sa position d'entraineur. Comment peut-il survivre à cette crise de résultats ? Sans aucun doute, cela passe par des victoires sur les matches à venir : Lille, Marseille, Nantes en Ligue 1, avant d'enchainer sur le match retour face au Bayern Munich. L'obligation de résultats est bel et bien présente. Dans le cas contraire, le technicien français pourrait se préparer à faire ses valises.