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Cdl PSG : Arno P-E : Chantera, chantera pas ?

Publié le 28 Mars 2008 à 09h57 par Arno P-E
Cdl  PSG : Arno P-E : Chantera, chantera pas ?
Paris relégable avant d'entamer un run d'un match tous les trois jours, les grognards Yepes et Pauleta hors de forme, un trophée en plastique récompensant le vainqueur d'une coupe en carton... Les supporters parisiens auront du mal à se lâcher lors de ce Lens – PSG. Alors, chantera ou chantera pas ?
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Comment se positionner par rapport à la finale de la Coupe de la Ligue ? Faut-il la jouer à fond, ou se préserver ? Soutenir un éventuel mouvement de gronde des supporters ou passer outre ? Être heureux d'être arrivés jusque là et tout tenter pour aller au bout, ou déçu de ne pas avoir fait mieux ailleurs ?

Le mouvement supporters du PSG se voit parcouru de courants opposés. Certains groupes protestataires resteraient silencieux, alors que d'autres ne prônent qu'une simple absence de tifos, mais un engagement vocal maximum.

Chanter ou pas, mieux vaut y penser avant...

Qui suivre ? A quoi faut-il se préparer ? Dans quel état d'esprit les chanceux ayant réussi à se procurer un billet pour la finale devront-ils rejoindre le Stade de France ? La question est d'importance : on ne réagit pas de la même manière aux évènements suivant que l'on soit dans un état d'esprit positif, ouvert, ou au contraire sur la défensive.

S'il s'agit de rester silencieux, alors il faudra monter en tribune déjà paré : fermé, barricadé. Prêt à endurer toute une partie en se forçant à se taire, concentré sur soi. Ca n'a rien d'agréable, ni de facile, tous ceux qui ont expérimenté ces grèves le savent pertinemment. On ne prend pas ce genre de décision de gaieté de cœur quand on sait ce qu'il en coute.

Au contraire, si on choisit de chanter, et de supporter le club, alors il faudra tenir tout le match. Lâcher en cours de route parce que la rencontre tourne à la catastrophe serait pire que tout. Dans ce cas, ceux qui arrivent comme des fleurs s'exposent à de graves déconvenues. On l'a vu en 2000 et en 2003, une finale perdue, si on ne s'y est pas préparé, cela relève de la torture...

Une fois cela pesé, quelle voie choisir ? Et faudra-t-il en vouloir à ceux qui empruntent un autre chemin ?

Chacun devrait rester libre de son destin lors de ce match. Les responsables d'assoces qui se sont exprimés ont été clairs : s'il n'y aura pas de tifo, et si, individuellement certains préfèreront garder le silence, en revanche aucune consigne générale ne devrait être donnée.

Que peut-on dans ce cas reprocher aux uns et aux autres ? Les Ultras n'ont pas signé de contrat les obligeant à confectionner un tifo par match. Tous ceux qui leur gueulent dessus depuis des jours sur le net feraient mieux de leur envoyer un message de remerciement pour chacune des animations que ces groupes ont produites, depuis des années.

Des supporters qui s'investissent à leur maximum, à domicile et à l'extérieur, qui donnent tout ce qu'ils ont de temps, d'argent, de voix pour le PSG, des amoureux du club qui ont tellement tiré sur la corde qu'aujourd'hui certains n'en peuvent plus, qu'aujourd'hui certains décident de garder le silence... mais qui est assez bien placé pour leur adresser un seul reproche ?

Personne.

Tout comme personne ne peut, ne doit en vouloir au supporter lambda, pas forcément carté, pas forcément abonné en virage, même pas toujours présent au Parc, mais qui, face à Lens, aura choisi de chanter pour ses couleurs. Il fait juste son boulot de supporter comme il le croit juste. Comment le condamner pour ça ?

Comment choisir sa voie ?

Reste que l'on en revient donc toujours à la même interrogation : quelle est la meilleure solution ? Chanter, ou garder le silence ? Peut-être au fond n'y a-t-il pas de bonne réponse à cette question. Ou plutôt, chacun aura la sienne, propre. Fort de sa vision du supporter, de ses expériences personnelles et de son état d'esprit en cette période douloureuse pour tous, chaque Parisien devra faire son choix.

Choisir en pensant à ce qu'il a déjà vécu, et souhaite retrouver... ou au contraire à ce qu'il voudrait ne pas revivre. Choisir en pensant à Gueugnon, par exemple. A ce que cela fait de perdre une finale que personne n'a jouée à 100 %. Parce que si sur le terrain les joueurs ne s'étaient pas convenablement comportés, en tribune non plus nous n'avions rien fait d'exceptionnel. Un PSG encore habitué aux titres, face à une équipe de L2, vous pensez. La suffisance pendant la préparation, la morgue et l'auto-satisfaction chez les supporters parisiens... On n'en parlait même pas la veille tellement la victoire nous semblait déjà acquise.

Le match ? On ne chantait qu'à moitié. La pluie torrentielle avait tout anesthésié. Puis vint l'ouverture du score pour Gueugnon, et l'absence de réaction sur le terrain. Et l'absence de réaction dans les gradins... Aucune grinta, aucun souffle, aucune envie chez les supporters. Un cauchemar éveillé. Parce que gagner devait être normal. Parce que le titre nous était promis et que comme nous étions le PSG, il n'y aurait rien du avoir à faire. Comme s'il suffisait que nous montrions notre carte de visite, ou notre palmarès pour remporter automatiquement cette finale... Sauf que ces matches, ils se gagnent. Ils ne tombent pas tous seuls.

Perdre sans avoir combattu jusqu'au bout laisse trop de regrets

Ce soir-là, la plupart des Parisiens sont partis avant le coup de sifflet final. Ecœurés. Assommés. Une seule idée : s'enfuir, pour oublier... Mais voilà, quitter les tribunes, c'était rajouter encore à sa peine. Il ne faut pas croire qu'on coupe comme ça une fois au stade. En descendant les escaliers, en tournant le dos aux tribunes, en partant, vite, tous ils ont marqué un temps d'arrêt. Tous ils ont entendu la clameur provoquée par le dernier but gueugnonnais. L'horreur s'écoulait hors du stade. Et elle les avait rattrapés.

Vivre ça dehors, impuissant, en ayant laissé tout le monde derrière, cela n'a rien à voir avec un poste de télévision que l'on éteint à la 85ème avant d'aller se coucher. On ne peut pas s'échapper du flot des déçus, s'extirper pour se retrouver seul, et gérer sa tristesse tranquillement. Aucune intimité, aucun refuge. Rien que la douleur rouge et bleue. Partout.

C'est ça, perdre une finale.

Alors le faire avec en plus le sentiment de ne même pas l'avoir jouée, de ne rien avoir fait pour le club, en rajoutant encore a posteriori la honte de ne pas être resté jusqu'au bout... C'est pire que tout.

Et pour ceux qui restent ? Ca n'est guère mieux. Quoi que l'on fasse, quand on perd une finale il faut boire la coupe jusqu'à la lie. Chuter au Stade de France c'est voir le tour d'honneur, voir la coupe, vivre les cris et la joie... Tout ressentir, mais pas avec les bonnes couleurs. Si le PSG se fait battre samedi, vous la toucherez cette coupe, parce qu'elle est juste là. Et même s'il y a une heure ça n'était qu'un bout de plexiglas torsadé, un motif de plaisanterie, une fois que vous l'aurez sous le nez, portée par un Sang et Or, là il n'y aura plus que la boule dans la gorge.

Les trompettes des Lensois, les faces maquillées, les coupes de cheveux à la Tony Vairelle, tout ça n'aura plus rien de drôle si Paris vient à échouer. La frustration, le souvenir de tous ces tours passés, l'espoir conquis à Lorient, la purge contre Montpellier, la victoire contre Valenciennes, 4-0, qui donne tant d'espérances, la peur pendant PSG – Auxerre, à 3-2, quand on se dit en fin de match qu'un seul petit but encaissé et tout s'effondrerait, avant la délivrance... Toutes ces joies, ces doutes et ces espoirs, tout cela ne servira qu'à faire souffrir encore plus, regretter encore plus d'avoir perdu si demain Paris se manquait.

Ca n'est qu'une Coupe de La Ligue ?...

Certains disent que le PSG est au-dessus de la Coupe de la Ligue. Que ce trophée ne vaut rien, que l'on mérite mieux... Ceux-là n'ont jamais perdu une finale, ce n'est pas possible. Ce n'est pas un match comme les autres, les dizaines que l'on dispute chaque saison. Il n'est plus question de coupe dévaluée, ou de trophée sans âme une fois qu'on est au Stade de France. Il n'est question que d'être vainqueur ou vaincu. On ne participe pas à une finale pour le fun, faire tourner le groupe ou je ne sais quoi. On joue une finale de Coupe pour la gagner. Pour aller la prendre sur le podium, et la ramener chez soi. Ou pour la perdre.

Parce que si on ne l'emporte pas, si on ne donne pas tout et si on ne se bat pas jusqu'au bout... alors ce sont les autres, ceux d'en face qui le feront. Et là, on en prend plein la gueule. Dans une finale, les perdants ne sont que des cons.

Et les gagnants... Les gagnants... Il était un temps où à Paris, quand on gagnait un titre, le président embrassait la pelouse. Un temps où les supporters, ivres de joie envahissaient le terrain, et fêtaient leurs joueurs pour ce qu'ils étaient : une bande de gars peut-être pas meilleurs que d'autres à la base, mais qui avaient apporté du bonheur au club, et un trophée.

Le Paris Saint-Germain a changé depuis, il paraît. Il a grandi, à ce qu'on raconte. Il a remporté des tas de coupes et de titres et de trophées, et donc ce ne serait plus pareil. De nos jours, être heureux après ça, une pauvre petite coupe nationale, ça relèverait presque de l'indécent. Quasiment un manque d'ambition...

Sauf que justement, à y regarder de plus près, on n'a pas gagné grand-chose d'autre que des coupettes de ce genre, depuis douze ans. Coupe de France, Coupe de la Ligue... On n'a pas fait tellement mieux que ça depuis 1996. On est un grand club, et du coup ça changerait tout ? On est l'équipe de la Capitale et donc on ne pourrait pas se satisfaire de si peu ? L'équipe de la Capitale ! La belle affaire...

Peut-être ferions-nous bien de ne pas trop jouer aux malins. Peut-être ferions nous bien de nous souvenir que si le club est censé avoir pris de l'envergure, les coupes nationales, elles, sont restées les mêmes. Ce qui valait que l'on se batte jusqu'au bout d'une prolongation de folie, arrachée par Rocheteau dans une ambiance indescriptible en 1982, vaut sans doute encore un combat, en 2008.

Tout faire pour gagner, et en être fiers

Et ce qui a rendu une génération de supporters ivres de joie et de fierté, légitime, il y a vingt-cinq ans vaut sans doute encore que l'on se donne à fond, aujourd'hui. Pourquoi s'interdire a priori d'être heureux et fiers, si on gagne ? Certains courent après un petit titre de ce genre depuis 1993... Et justement, pourquoi ne pas tout faire pour aider Paris à gagner ? Pourquoi prendre le risque de ne pas se donner à fond, et de le regretter ensuite ? Pourquoi ne pas s'arracher, tout donner... et chanter, pour notre club ?

Alors, chantera ou chantera pas ? Chacun son choix. Chacun ses motivations. Il n'y aura pas de vrais ou de faux supporters, de supporters qui se trompent face à d'autres qui ont raison. Il n'y a que des amoureux du PSG. Il faut comprendre, et respecter. Chacun doit trouver sa voie.

Pour ma part, ce sera "chantera". Et s'il n'y a pas de capo dans le coin, pas de sono, eh bien ce sera "chantera", même si c'est nul, et que ça ne rend rien. Pour l'honneur, parce qu'il ne nous reste plus que cela. Et si on perdait ? "Chantera", encore... si possible. De son mieux. Avec le ventre serré et les yeux qui piquent, sans doute. Ce ne serait pas la première fois. Et ça ne sera pas la dernière. Continuer jusqu'au bout, pour nos couleurs. Parce que quitte à échouer, autant le faire debout, en luttant pour le Paris Saint-Germain.

Et on supporte Paris,

Seulement Paris SG,

Dans le malheur ou dans la gloire,

Fidèles à nos couleurs...

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