Bertrand, directeur du Centre de Formation et auteur de trois cent cinquante matches en Ligue avec Laval, Marseille, Lille, Montpellier ou Sochaux ; Kevin, bientôt dix-neuf ans et défenseur central en CFA ; Fabien, huit ans et joueur poussin : tous les garçons de la famille Reuzeau baignent dans le football et plus particulièrement le PSG ! Le seuil de leur maison franchi, le sujet est néanmoins évité : "Pour ma fille et ma femme, nous sommes vigilants, sinon ce serait l'unique sujet" précise Bertrand tandis que Kevin confirme : "Ca ne passe pas la porte de la maison".
Kevin a suivi dès qu'il l'a pu les traces de son père : "Très tôt, je suis allé le voir au stade ou je le regardais à la télé, je m'y suis mis à 5 ans dans un petit club près de Montpellier, alors que la limite est de 6 ans. J'ai joué sans licence pendant un an". Ensuite, le garçon intègre les clubs où Bertrand devient responsable de la formation : Sochaux, Sedan, Saint-Etienne et le PSG il y a trois ans. "Mais il n'a jamais joué parce qu'il avait un nom, se défend le coach, en seize ans nationaux au PSG, il a été testé pendant quinze jours. Et maintenant, quand je fais mes choix, il y a une question de niveau, de hiérarchie qui passe avant tout, il n'est pas privilégié du tout. Kevin s'est intégré logiquement, en fonction des événements et de sa progression".
Aujourd'hui, Kevin joue régulièrement en CFA au sein de la seconde meilleure défense du groupe D (vingt et un buts encaissés en vingt-six matches) et le jeune défenseur central a déjà disputé douze matches depuis le début de la saison dont neuf titularisations (864 minutes jouées au total). "Je pense que c'est une chance d'avoir son père comme coach, insiste ce dernier, cela a été plus difficile quand j'avais 12-13 ans et qu'il était directeur de centre. J'ai un peu souffert. Maintenant, mon objectif est de devenir professionnel, où que ce soit". L'entraîneur parisien ne se focalise cependant pas sur la réussite de ses fils dans le football : "On ne fait pas une obsession de la réussite, pour lui comme les autres. D'ailleurs, il a réussi son bac l'an dernier, c'était un enjeu entre nous pour la suite".