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PSG : Les vraies raisons du retour de Mabiala

Publié le 17 Avril 2008 à 15h38 par Ludovic FRANCISCO
PSG : Les vraies raisons du retour de Mabiala
"Pour l'instant, je n'ai pas eu beaucoup de chances, mais ça va venir..." Depuis qu'il a signé pro en 2006, Larrys Mabiala accumule les galères. Une grave infection, qui lui avait fait perdre onze kilos, lui a gâché toute sa première saison. La suivante n'est, pour lors, pas plus heureuse : prêté cet été à Plymouth (D2 anglaise), il est revenu plus tôt que prévu. Encore une déconvenue que le jeune homme, attachant et courageux, raconte sans fard à "Le Foot Paris".

Outre Manche, il n'aura disputé aucun match officiel, juste quelques rencontres amicales. Une blessure au genou gauche (arrachement du cartilage) l'a d'abord empêché de jouer pendant trois mois. Une première fois cet automne, il revient au camp des Loges se faire soigner : "Grâce au staff du PSG, on a pu éviter l'opération mais j'ai toujours un risque de rechute car mon genou est abîmé, j'ai un morceau de cartilage qui se balade dedans !". Il préfère nous le dire avec le sourire, comme ce qui suit : "A mon retour à Plymouth, ce n'était plus le même coach. J'ai parlé avec lui, il m'a dit qu'il préférait l'expérience à la jeunesse, les anciens aux nouveaux". Larrys ne joue plus qu'avec la réserve et pire, avec les 18 ans du club... "Je ne comprenais pas, je lui demandais pourquoi. Il m'a dit qu'il ne comptait pas sur moi dans l'immédiat car l'équipe tournait bien, ils étaient 5e sur 24".

Le jeune homme, qui comptait prendre un nouveau départ Outre Manche, encaisse puis réagit : "J'ai demandé à mon agent qui est sur Paris de voir si je pouvais revenir au PSG. On lui a dit : «Ca ne nous pose pas de problèmes.» J'ai ensuite demandé la permission de partir au coach de Plymouth en lui disant que je recherchais du temps de jeu, il m'a dit ok". Tout est bien qui finit bien ? Oui et non. La semaine, ce fan de Weah s'entraîne avec les pros et le week-end, il joue toujours en CFA. Depuis le 10 février, il a repris la compétition. "Tout le monde a dit que j'attendais le 10 février pour être qualifié. C'est faux. Je le suis depuis bien avant mais je devais me remettre au niveau physiquement. On avait fixé le 10 février et le match contre Bordeaux pour reprendre". La semaine suivante, il voit rouge à Anglet et se fait suspendre trois matches : "Pour un tacle au milieu de terrain, je n'étais même pas dernier défenseur. En Premiership, je n'aurais pas été sanctionné".

Car dans le sud de l'Angleterre, il n'a pas perdu son temps : "Au niveau de l'intensité, du rythme, de l'engagement physique, je suis revenu plus fort". Et plus sur de lui : "Personnellement, je me suis prouvé que je pouvais me débrouiller tout seul, j'ai trouvé mon appartement. J'ai perfectionné mon anglais, maintenant je parle bien. J'ai gardé contact avec certains joueurs et avec la personne qui gérait mon compte là-bas, tout ça, je le fais en anglais". Sportivement, son contrat avec Paris expire en 2009. Barré par Yepes, Camara et Bourillon en défense centrale, Larrys a eu l'occasion de se faire voir à l'occasion de deux matchs de Coupe de France, d'abord contre Bastia (2-1) au poste de défenseur central puis contre Carquefou (1-0), comme arrière latéral. Le 5 février dernier, on avait pu l'observer face à l'équipe de France A'.

"Chacun a le droit à sa part de chance. J'attends la mienne !"

C'était en Espagne avec la RD Congo. Un an plus tôt, il portait le maillot bleu avec les Espoirs contre la Norvège... A l'image du résultat 0-0, le Parisien ne s'est pas encore positionné. "C'était mon premier match avec le Congo. J'ai un peu hésité avant de leur dire oui, notamment à cause du gros manque de sérieux. L'avis de mes parents était très important, notamment celui de mon père qui vit au Congo. Maintenant, je peux dire que ça s'est très bien passé, ils ont tenu leurs promesses, c'est bien. Mais le match contre les A' n'est pas une date FIFA donc j'ai encore le choix !"

Son meilleur ami, Youssuf Mulumbu (Amiens), est dans le même cas. Comme lui, il aurait pu signer en L2 cet été. Guingamp, Nantes, mais surtout Gueugnon ont insisté pour qu'il vienne. "J'aurais surement plus joué, mais j'assume pleinement mon choix de l'Angleterre". De son avenir, il n'a pas encore parlé avec Paul Le Guen. "J'espère toujours plus, je préfère enchaîner les matches même si c'est en CFA. Mon contrat se termine en 2009. Je n'ai pas eu beaucoup de chance depuis 2006 que j'ai signé pro. Je pense notamment à ma maladie après mon premier match en pro".

Lancé par Guy Lacombe en Coupe de la Ligue le 20 septembre 2006 (PSG-Lorient, 3-1), il tombait gravement malade trois jours après : "Les médecins ont mis du temps à trouver ce que j'avais car c'est un cas très rare chez les footballeurs. Au départ, on m'a diagnostiqué une crise de colique néphrétique, j'en avais les symptômes, mais après plusieurs jours de grosses douleurs et une IRM, ils ont vu que j'avais une grosse infection. En une semaine et demie, j'ai perdu onze kilos. Je ne mangeais plus car je n'avais plus d'appétit, les calmants m'apaisaient à peine. On m'a même donné de la morphine. J'ai cru ne jamais rejouer au foot". Alors aujourd'hui bien qu'il ne joue qu'en CFA, il nous assure que : "le moral est bon". On a tendance à le croire. Cela s'appelle relativiser. Et quand il conclut : "Chacun a le droit à sa part de chance, j'attends la mienne !" Après tout ce qu'il a subi, c'est peu dire qu'il la mérite.

Emilie Pilet

Article paru dans "Le Foot Paris" (n°43, avril 2008)

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