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Anciens PSG : Sorin - "J'ai envie d'aider le club"

Publié le 13 Août 2008 à 00h02 par gegennecrew
Anciens  PSG : Sorin -
Juan Pablo Sorin n'est pas prêt d'oublier son passage au Paris Saint-Germain ! En l'espace d'une seule saison (2003-2004), il a réussi à marquer l'histoire du club de la capitale. L'histoire d'amour avec les supporters a tout de suite été très forte et son départ fut vécu, d'un côté comme de l'autre, comme un déchirement. Depuis qu'il a quitté Paris, ses sorties médiatiques se font extrêmement rares. Il a choisi Le Foot Paris pour clamer son attachement au club et son désir de porter à nouveau le maillot Rouge et Bleu.
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Juan Pablo, dans quelles circonstances avez-vous rejoint le PSG en 2003 ?

En fait, mes premiers contacts avec Paris remontent à la saison précédente, Luis Fernandez me voulait. Mais à cause du prix de mon transfert, ma venue n'a pas été possible. A la fin du mois d'aout 2003, Paris me contacte à nouveau par l'intermédiaire de Vahid Halilhodzic. C'était presque la fin du mercato, nous nous sommes réunis dans un hôtel parisien et très vite, nous nous sommes mis d'accord. Vahid m'a dit quels étaient les objectifs du club et moi, j'avais très envie de venir. Mais si vous voulez, j'ai une anecdote à propos de ma première fois à Paris...

Oui, racontez-nous...

Mon histoire avec la ville de Paris a commencé de manière assez amusante. C'était en 2002. Je jouais à Rome mais je devais passer par Paris pour rentrer en Argentine et rejoindre la sélection. J'ai raté ma correspondance. Le prochain départ était dans la soirée. J'ai donc passé la journée avec Mauricio (Pochettino, alors joueur du PSG ndlr) qui me dit : "Je n'habite pas loin, si tu veux, je te fais visiter Paris". C'est passé très vite mais j'ai beaucoup aimé. Ce premier contact avec la ville m'avait plu et ce qui m'a marqué, ce sont les bouchons pour rejoindre l'aéroport ! (Sourires)

Quelle image du PSG aviez-vous avant d'en porter ses couleurs ?

Celle d'un grand club français où sont passés de grands joueurs comme Rai. Mais honnêtement, je connaissais peu la France et la L1. J'aimais bien Platini, Tigana, Amoros, l'équipe de France des années 1980 mais c'est à peu près tout... En Argentine, les télévisions diffusent les championnats italien et espagnol mais pas le championnat de France.

Pourtant, vous n'avez rencontré aucun problème d'adaptation avec la L1.

C'est vrai, je me suis tout de suite senti bien. La présence de Gaby Heinze m'a énormément apporté. Sans oublier les Brésiliens Reinaldo et Paulo Cesar ainsi que Pauleta. Ils se sont bien comportés avec moi, ils m'ont aidé au quotidien. J'ai été bien accueilli, nous formions un bon groupe d'amis dans le vestiaire. Je ne parlais pas un mot de français (sourires) , j'ai pris pendant deux mois des cours avec un professeur particulier. Je me devais de faire cet effort pour communiquer avec mes coéquipiers, ne serait-ce que sur le terrain. Aussi dans ma vie personnelle, je voulais vite m'intégrer à la culture française.

Et à la L1 !

J'aimais ce championnat, je me suis bien adapté. Le football y est différent de celui pratiqué en Espagne. On doit prendre des décisions très rapides et cela me plaisait. Je me sentais très bien avec le groupe. Je me rappelle que la saison n'avait pas trop bien commencé, il y avait quelques différences dans le vestiaire, mais on s'était réunis pour dire qu'on allait faire corps tous ensemble pour réaliser une grosse saison. Je reste convaincu que, si l'on y avait plus cru, on aurait été champion.

Quelle relation entreteniez-vous Vahid Halilhodzic ?

Une relation professionnelle. Il a son caractère, sa façon de travailler et moi, je me suis adapté. Nous avons réalisé une très bonne saison, cela favorise la bonne ambiance. Par contre, je n'ai pas compris pourquoi il n'a pas voulu que je reste. J'avais tout donné pour le groupe, tout se passait bien, je n'ai pas compris.

"Mon départ du PSG reste un moment très douloureux dans ma carrière"

Vous étiez prêté par le club brésilien de Cruzeiro et à l'époque, le PSG n'a pas levé l'option d'achat. Coutiez-vous trop cher ?

Je ne crois pas que ce soit ça. Il me semble que le prix fixé par Cruzeiro pour m'acheter, c'était dans les 1,8 millions d'euros. Je me sentais tellement bien à Paris que j'étais prêt à écouter toutes leurs propositions. Mais personne n'est venu vers moi, on ne m'a rien proposé. Ça fait mal.

Peut-être étiez-vous trop gourmand au niveau du salaire ?

C'était une douleur pour moi d'entendre ça car on ne s'est pas réunis, ne serait ce qu'une fois, pour en parler, au moins en discuter. Que les gens sachent que j'étais prêt à faire les efforts car j'aime ce maillot.

On vous sent toujours affecté par ce départ précipité.

Je garde un sentiment d'inachevé. Mon départ reste un moment très difficile dans ma carrière mais le football, c'est toujours comme ça, on ne fait pas toujours ce qu'on veut. En 2004, je signe à Villareal, j'atteints les demi-finales de Ligue des Champions mais j'aurais préféré le vivre avec Paris. Après la saison qu'on venait de faire, le PSG avait un groupe pour aller loin, on vivait bien ensemble. Je crois que le coach a fait une erreur en se séparant de beaucoup de joueurs. Je ne critique pas ceux qui sont arrivés après nous. Rothen, Armand, Yepes sont de très bons joueurs. Mais il a fallu tout reconstruire. Or, un club comme le PSG se doit d'être européen chaque année.

Vahid souhaitait limiter vos sélections avec l'Albiceleste, ce que vous n'avez pu accepter.

A la fin de la première saison, il vient me voir, me demande combien de matches je compte disputer avec la sélection d'Argentine. Il voulait m'imposer une limite de matches par saison avec ma sélection. Mais je lui dis que la sélection, ce n'était pas négociable. Je crois que c'est la dernière fois que l'on s'est parlé. Malgré ça, j'espérais toujours que Paris me fasse une proposition, que le club lève l'option d'achat mais ça n'arrivait pas. C'était une situation dure à vivre et à comprendre, j'étais très triste de quitter Paris dans ces conditions.

Au moins, vous restez invaincu sous le maillot du PSG !

Oui, quand je suis arrivé, on était 17ème , l'équipe ne jouait pas un football brillant mais la générosité et la solidarité compensaient nos défauts. La défense surtout, avec Pierre-Fanfan, Mendy, Déhu, Heinze, était solide. Ma saison au PSG reste ma meilleure en Europe. J'ai peu joué en Italie (Lazio Rome) et six mois à Barcelone. Si j'étais resté à Paris, mon niveau aurait été encore meilleur la deuxième saison.

Vous souvenez-vous de vos deux buts inscrits en Rouge et Bleu ?

Parfaitement. C'était deux buts très importants. A Nice en championnat (1-2, 32ème journée), je jouais arrière gauche à la place de Gaby Heinze et dans les dernières minutes, je monte sur un coup de pied arrêté. Je marque de la tête au deuxième poteau (87'), on l'emporte alors qu'on jouait à dix depuis une demi-heure. Mais le plus beau pour moi, c'est quand on élimine Marseille de la Coupe de France (1/16ème de finale, OM-PSG, 24 janv. 2004, 1-2). Pauleta ouvre le score, Drogba égalise et je marque dans les prolongations (102'). Au Vélodrome, c'était encore meilleur ! Je garde aussi un super souvenir de notre qualification en demi-finale contre Nantes. Ça s'est fini aux penalties, il y avait beaucoup de tension. Mais après ce match, je savais qu'on allait gagner la Coupe.

Vous avez manqué la finale avec Gaby Heinze.

Malheureusement oui. On n'a pas réussi à s'entendre avec le sélectionneur de l'Argentine. Il nous avait autorisés à disputer la demi-finale contre Nantes à condition de retourner en sélection pour le match de qualification qui tombait en même temps que la finale. Avec Gaby, on l'a regardé en direct d'Argentine. On était vraiment heureux pour les supporters, pour l'équipe. On était juste triste de voir Fred (Déhu) pleurer.

"Je n'ai pas de mots pour expliquer ce qui me liait aux supporters"

Comment expliquez-vous votre fort attachement aux supporters ?

Je n'ai pas de mots pour expliquer ce qui me liait aux supporters. Je donne toujours tout pour le maillot que je porte. Et là, les supporters me l'ont très bien rendu. J'ai senti une identification très forte avec eux, avec la ville et l'Histoire de Paris. Je me rappelle de chaque moment passé avec eux. Je me rappelle, chaque fois qu'on entrait sur le terrain au Parc, les kops nous applaudissaient beaucoup. Au départ, il y avait quelques drapeaux argentins et au fur et à mesure de la saison, j'en voyais de plus en plus. Je suis très fier aussi de ça. Merci à Paris et aux supporters de m'avoir donné autant de chaleur.

En 2006, les dirigeants du PSG ont tenté de vous faire revenir. Pourquoi avez-vous finalement signé à Hambourg ?

Effectivement, le PSG m'a fait une proposition. Mais économiquement, elle était très basse. Ils m'auraient proposé ça dix ans avant, quand je commençais ma carrière en Argentine, j'aurais compris. Mais depuis, j'ai gagné des titres et je suis devenu capitaine de la sélection. Le PSG est très important pour moi et après mon douloureux départ en 2004, j'ai pris leur proposition comme un manque de respect. J'étais prêt à discuter mais personne n'est revenu vers moi. Je ne suis pas aigri, je ne veux pas polémiquer, je suis heureux que le PSG se soit maintenu en L1.

Aujourd'hui, souhaitez-vous toujours revenir au PSG ?

Oui, j'aimerais aider le club. Après son difficile championnat, je pense que Paris a avant tout besoin de joueurs d'expérience. Porter à nouveau ce beau maillot serait un honneur. Je me sens vraiment et j'ai envie de faire une grosse saison.

Propos recueillis par Emilie Pilet

Interview parue dans "Le Foot Paris" (n°46, juin 2008.

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