Pourquoi avoir écrit ce livre ? "L'intérêt d'un livre comme ça, c'est de démarrer un vrai débat. Cela suscite certaines discussions, certaines interrogations. J'ai dit en plaisantant qu'il serait bon d'organiser le Grenelle du PSG ou ses états généraux. Le constat peut faire réfléchir. J'ai échoué mais il y a eu beaucoup de présidents et d'entraîneurs au club. Or, depuis Denisot, personne n'a vraiment réussi et même Michel n'a pas connu que des bons moments. Ce livre peut être une occasion d'ouvrir un débat sur les raisons pour lesquelles le PSG a du mal à décoller. Mais peut-être qu'il va s'envoler maintenant."
Cayzac ne pense pas avoir manqué de fermeté durant son mandat : "Le reproche de la gentillesse est mauvais. J'ai une caractéristique, c'est le soutien des gens avec qui je suis. Tant qu'ils sont là, je ne critique personne publiquement. Mais personne ne sait ce que je disais à Paul Le Guen en privé. Je ne regrette pas du tout. Je ne regrette qu'une chose, c'est de ne pas avoir pris Makelele un an plus tôt. Mais je ne veux pas faire porter le chapeau à Paul. On avait un compte d'exploitation qui n'était pas bon avec une masse salariale très élevée. Je ne pensais pas avoir les moyens de recruter des joueurs, même libres, avec de hauts salaires. J'aurais du passer outre puisque Sébastien Bazin était prêt à m'accorder une enveloppe supplémentaire pour Makelele."
L'ancien publicitaire a été consulté avant la nomination de Villeneuve : "J'ai été associé à la réflexion avec Sébastien Bazin avec qui j'entretiens de très bonnes relations. Il m'a demandé de continuer à le conseiller. Je ne connaissais pas intimement Charles Villeneuve. Son image publique est controversée mais cela n'est pas forcément un critère. On m'a dit que j'étais trop populaire. Ce n'est pas forcément mauvais d'avoir des ennemis ! Il y a des gens du sérail comme Arsène Wenger qui ont également été consultés. (...) Ne connaissant pas très bien [Villeneuve], j'ai posé des questions à droite et à gauche et j'ai finalement pensé qu'il pouvait réussir. Maintenant, il faut rester prudent. En tout cas, je souhaite de tout cœur qu'il réussisse. Je ne veux pas paraître prétentieux et dire qu'il suit la ligne que j'ai tracée mais ce qu'il fait n'est pas en contradiction avec mon action. Il me semble aller dans la bonne voie."
Y a-t-il de la jalousie par rapport au bon début de championnat de l'équipe ? "Il y a beaucoup d'inconscient là-dedans. Je fais passer mon amour du club avant ce genre de considération. Aujourd'hui quand il se passe des choses positives autour du club, avant de penser à moi, je pense au bonheur que cela procure. Après je ne vous cache pas que j'aurais été heureux, moi aussi, d'avoir pendant mes deux ans à la présidence, une victoire comme celle de dimanche contre l'OM. J'ai la faiblesse de penser que je n'ai pas tout mal fait. Certains joueurs qui étaient au Vélodrome dimanche étaient là l'année dernière. Mais je n'ai pas de rancœur. Cela aurait été le cas si le président qui m'a remplacé avait cherché à prendre ma place."
L'un des joueurs qui marchent bien, justement, est Hoarau, recruté par Cayzac en janvier dernier : "Je ne peux pas ne pas me l'attribuer. Mais, même si j'émets quelques réserves sur Paul Le Guen dans mon livre, je ne peux pas non plus ne pas lui attribuer. J'ai négocié avec Jean-Pierre Louvel mais Paul Le Guen a aussi eu un rôle déterminant."
Un retour à la tête du club est-il possible un jour ? "Non, jamais. Pas pour moi mais pour le club. J'ai eu ma chance mais je ne l'ai pas saisie. Il faut passer à autre chose même si c'est difficile. Le retour de Denisot serait envisageable parce qu'il a réussi mais le retour de quelqu'un qui a échoué ne serait pas bon pour le club. Si je n'avais pas démissionné avant la fin du championnat et que j'avais poursuivi pour une troisième année, je n'aurais pas gardé Paul Le Guen. Le couple Le Guen - Cayzac ne fonctionnait pas. Il y avait trop de choses négatives autour de nous qui avions suscité tant d'espoir."