Aligné par Vincent Guérin le nouvel entraîneur de la CFA dans un 4-4-2 pas très équilibré, ils ont évolué à leur poste de prédilection, sous l'oeil de Laurent Fournier, Cyril Moine, Ahmed Kantari et Nicolas Cousin. Au début de la partie, Bueno se place en pointe avec Loris Arnaud à ses côtés. Rodriguez prend quant à lui place sur l'aile gauche dans un rôle de milieu très offensif. Les parisiens entament bien le match mais Carlos Bueno et Cristian Rodriguez ont du mal à se situer par rapport à leurs coéquipiers. L'entente entre eux est par contre très bonne, cette impression étant encore renforcée par le fait qu'ils se cherchaient mutuellement. Rodriguez montre par quelques dribbles son aisance technique tandis que Bueno est constamment à l'affut d'une éventuelle erreur de relance de la défense de Poissy.
Petit à petit, le milieu du PSG perd pied et la défense se met alors à balancer des grands ballons vers l'avant. Tout de suite Bueno montre la qualité de son jeu de tête en captant l'immense majorité des ballons et surtout en les déviant à bon escient. Cette domination aérienne perdurera jusqu'à l'entrée en fin de deuxième mi temps d'un colosse dans les rangs de Poissy, la fatigue se faisant également ressentir pour Bueno. Au cours de cette période, Bueno déviait le plus souvent vers Rodriguez qui repiquait régulièrement dans l'axe derrière son compère attaquant. Plusieurs de ces déviations ou remises étaient de la poitrine et étaient aussi précises que les remises de la tête. Ca sentait les automatismes travaillés du côté du Penarol et ca permettait à chaque fois d'amorcer une attaque rapide mais il est bien difficile de marquer contre une défense qui reste bien derrière, le latéral droit de Poissy ne montant que très peu pour ne pas laisser Rodriguez tout seul côté gauche. Le jeune Urugayen était d'ailleurs obligé de redescendre très bas pour aller chercher des ballons. Il est arrivé plusieurs fois à les remonter, notamment une belle percée de 45 mètres conclue par une faute sur lui. La plupart des coups-francs parisiens ont d'ailleurs été obtenus par nos deux Urugayens, qui les ont très souvent vite joués et de façon très intelligente.
Ils étaient les seuls à faire la différence dans un ensemble très moyen, peu concerné et dénué d'imagination. Le jeune Chendri étant le seul à apporter quelque chose, les attaques parisiennes ne venaient que des inspirations de Rodriguez mais son manque de rythme se faisait sentir. Malgré cela et le fait qu'il soit encore en pleine préparation, il est souvent passé épaule contre épaule quand il débordait. On peut d'ailleurs souligner qu'il ne dribble pas de façon très spectaculaire tel un Ronaldinho. Au contraire, il n'élimine qu'à peine son défenseur et passe ensuite "en force". Pour quelqu'un de son gabarit on ne s'y attend pas forcément. C'est pas forcément très esthétique mais c'est efficace quand on se souvient qu'il a passé Heinze de cette façon (cf la vidéo de son but contre l'Argentine disponible dans une des news concernant son arrivée). Il sait également éliminer de façon plus traditionnelle. Cristian Rodriguez sait dribbler c'est un fait qu'on ne peut nier.
Carlos Bueno n'est pas maladroit non plus ; il a plusieurs fois feinté de belle manière ses adversaires mais sans jamais tomber dans l'inefficace. La plus belle action parisienne vient d'ailleurs des deux Urugayens. Rodriguez repique dans l'axe balle au pied et lance Bueno qui élimine le dernier défenseur d'un joli crochet. Celui-ci se retrouve face au gardien mais il est trop excentré pour placer vu l'angle et trop près pour lober vu la taille du gardien. Il feinte alors la frappe et passe en retrait pour Rodriguez qui arrive lancé. "L'oignon" tire mais trois joueurs de Poissy se sont jetés sur la ligne et ont dégagé. La première période s'achève sur le score de 2-0
Au retour des vestiaires, Rodriguez joue désormais en 10 derrière Bueno qui sera en pointe soutenu par deux ailiers (Guillerme à gauche et Vergnes à droite). Malheureusement, Cristian Rodriguez est cuit. On le voit un petit peu au début puis sur une percée de 30 mètres conclue par une frappe trop écrasée pour être réellement dangereuse. Il sort aux alentours de la 65ème minute sous quelques applaudissements. Paris sombre littéralement en cette deuxième période et tous les joueurs renoncent sauf un : Carlos Bueno ! L'avant-centre arangue ses partenaires, les replace, leur demande les ballons en profondeur d'une façon bien précise, redescend chercher des ballons. On croit revoir Pauleta sur la pelouse du Parc les soirs où les ballons n'arrivent pas. On sent que "Charlie Good" est impliqué, qu'il ne lachera rien jusqu'au bout. Il s'échappe côté droit et vise la lucarne opposée. Le gardien était battu mais la balle passe à côté. A cinq minutes de la fin, il réussit un une-deux avec le jeune Vergnes. Bueno contrôle de la poitrine et fonce vers le but. Au moment où il arrive face au gardien, il est fauché par derrière et s'écroule logiquement. Il décide de se faire justice lui même. Il s'élance, ralentit sa course dans l'espoir de voir le gardien se livrer puis tire. La frappe est sèche et trouve le petit filet côté droit. Le gardien était parti du bon côté mais est trop court malgré sa grande taille. La partie s'achève peu de temps après.
L'impression générale concernant nos deux urugayens est donc plutôt bonne. Carlos Bueno a été plus en vue que son jeune compatriote mais il était aussi plus au point physiquement ca a sauté aux yeux. Cristian Rodriguez a parfois complètement disparu avant de réapparaître d'un coup. Il a indiscutablement un gros potentiel et représente avec Haddad de bonnes raisons de croire que les successeurs des stars actuelles sont déjà au club. Ses dribbles et sa vision du jeu en font un bel atout pour l'avenir. Sa meilleure place semble être dans l'axe. Quand il y a repiqué, il a été dangereux. Par contre il n'est pas très impliqué en ce qui concerne le replacement défensif. Il a plusieurs fois laissé l'arrière adverse monter sans le suivre. C'est fort possible qu'en Uruguay on ne lui demandait pas grand chose au niveau défensif. Concernant les coups de pieds arrêtés, il a tiré les corners de façon correcte tandis que les coups-francs étaient joués de façon rapide.
Bueno a confirmé tout ce qu'on avait pu voir de lui en vidéo, à savoir un très bon jeu de tête, une mentalité de renard des surfaces et une belle capacité à accélerer d'un coup.
On attend désormais une confirmation dans les semaines à venir sur les pelouses de Ligue 1.