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Supporters PSG : Une Saison Rouge et Bleue : PSG-Bdx (suite et fin)

Publié le 05 Octobre 2007 à 17h14 par Arno P-E
Supporters  PSG : Une Saison Rouge et Bleue : PSG-Bdx (suite et fin)
Résumé : Adrien veut à tout prix récupérer le maillot collector que sa tante a vendu à F. Valloire, ancien salarié du PSG. Son ami Crijstôf a trouvé un stratagème investir le salon VIP, lors de PSG – Bordeaux, et rencontrer Valloire. Seul problème, pour cela il faut approcher le Parc avec une vingtaine de fumigènes... Pour cela, Adrien a passé les barrages de police avec un sac rempli, entre autres joyeusetés d'un vibromasseur, de deux canards vibrants...

Début de l'épisode :

(http://www.planetepsg.com/news-8287-supporters_une_saison_rouge_et_bleue_des_fumis_a_bordeaux.html)

Le CRS leur ayant ordonné de passer, Adrien et Crijstôf traversèrent donc la rue sans demander leur reste. Pendant ce temps résonnait derrière eux, au loin, la voix gutturale du gradé de la compagnie accouru sur place. Alors qu'ils longeaient déjà le lycée Claude Bernard, les deux supporters distinguaient encore les propos du chef, à moitié étouffés par la rumeur :

- Adjudant ! Je peux savoir ce que c'est que cette histoire de vibromasseur « Bunny Waver ondulant » au juste ?

Une fois arrivé devant la brasserie des Deux Stades, Adrien sentit la pression retomber d'un coup. C'est là qu'il commit l'erreur d'imaginer ce qui aurait pu se passer si le CRS n'avait pas eu sa crise de nerfs, mais avait persisté à vouloir les coller au poste... Lui, au comissariat, tante Jeanne obligée d'aller le chercher à cause d'une histoire de vibro. La scène ne lui plaisait guère. C'est donc sur un ton peu amène qu'il s'adressa à Crijstôf :

- Ca a failli être beau ! Il nous la copiera ton frère...

- Oh, c'est bon ! Du moment que ça se fini bien...

- En tous cas, je lui ai fait passer son matériel de pervers, alors maintenant j'espère que ton frérot a mes fumigènes, comme promis !

- T'inquiète pas., assura Crijstôf, l'air sur de lui. Il m'a dit qu'il les apportait, donc il les aura apportés. Tiens, le voilà qui sort du bar. Un conseil, oublie le mot pervers. Ca l'amusera pas.

Adrien tressaillit lorsqu'il aperçu Grigôry. Il avait beau commencer à en avoir l'habitude, le voir débouler lui faisait toujours impression. Il faut dire que le contraste familial était saisissant : autant Crijstôf était maigre, autant son frère était costaud. Pas gros, non... Costaud.

Les spécialistes de la génétique auraient tenu avec les deux Tsergoviens des sujets d'étude remarquables, si seulement Grigôry avait jamais laissé qui que ce soit lui faire une prise de sang. Seulement voilà, s'il avait un physique à faire passer les catcheurs US pour des patients d'une clinique d'anorexiques en phase terminale, Grigôry n'aimait pas les piqures. Donc personne ne lui en faisait. Et les tests génétiques avaient peu de chance de jamais être effectués. Parfois la science devait savoir faire des concessions. A moins de vouloir à tout prix relancer la production de prothèses dentaires à l'échelon national.

- Salut les petits, gronda une voix à la Chabal. Vous avez ce que j'ai demandé ?

- Oui Grigôry, répondit Adrien. J'ai tout. Un CRS en voulait à tes canards, mais finalement ça a été.

- Tant mieux, tant mieux... Ca m'aurait embêté de devoir t'envoyer me rechercher mon « matériel médical ». Surtout le canard sado-maso : c'est le préféré de ma copine.

Adrien regarda le gobelet d'un demi litre de bière qui dépassait à peine de l'énorme main du grand-frère et se demanda s'il plaisantait ou pas... Après tout, peut-être valait-il mieux ne pas le savoir.

- Euuuhhhh.... Certes.

Gêné, Adrien se demanda comment s'enquérir de ses fumigènes sans prononcer le mot qui fâche. Juste histoire de ne pas davantage attirer l'attention des gars des RG qui gravitaient partout autour du café situé au pied du Virage Auteuil, et de s'éviter de nouveaux désagréments.

- Sinon, hum... Je me demandais... Toi, tu as apporté la vingtaine de...

- De ?..., caverna Grigôry.

- Enfin tu sais... Ce dont j'ai besoin, là...

- Tu veux parler des fumigènes ?, reprit le colosse d'une voix tonitruante. Bien sur que j'ai tes fumigènes. D'ailleurs je te les donne. Là. Et comme maintenant moi je ne risque plus rien, on peut en parler à haute voix..., clama-t-il en souriant de toutes ses dents, pile dans la direction des trois seuls types qui ne buvaient pas de bière dans un rayon de cinquante mètres.

Adrien jeta un coup d'œil vers la triplette et déglutit avec difficulté. Trois paires de lunettes de soleil, affublées d'une coupe de cheveux ultra courte, de tennis qui courent vite et d'un blouson bien large. Du genre susceptible de cacher moult matraques et autres Tazer... Le tout avec la plus belle tête de policier en civil.

Changer de sujet de conversation eut été judicieux, se dit Adrien... si seulement Grogôry n'avait pas sorti les torches devant tout le monde. Mais maintenant qu'on en était là, pensa-t-il, autant se lâcher et aborder la question qui le turlupinait depuis le début.

- Dis-moi Grigôry, osa Adrien. Il faut que je comprenne un truc... Tu as réussi à passer en douce vingt fumigènes. Pas la partie la plus évidente du plan. Et moi pendant ce temps, je rentrais tes affaires. Or, je ne risquais pas grand-chose de mon côté, non ?

- A part « exhibition de canard prohibée », effectivement, je ne vois pas trop ce que l'on pouvait te reprocher !, avoua Grigôry dans un rire qui évoquait une avalanche de cailloux dégringolant le long de la Vrostinja, célèbre montagne d'Europe Centrale, et point culminant de la Tsergovie, pour les ignares qui ne le sauraient pas encore.

- Bon, on est d'accord, continua Adrien, concentré sur son raisonnement. Mais alors pourquoi tu n'as pas apporté ton matériel toi-même, tout seul ? Je ne comprends pas. Et autre chose : à quoi ça peut te servir un soir de PSG-Bordeaux tout ça ?

- Oh, mais à rien ! Qu'est-ce que tu veux que je foute d'une cagoule en latex au Parc ? C'était juste pour voir si Crijstôf et toi vous le feriez.... Histoire de rigoler !

L'envie d'Adrien de se descendre un demi bien frais augmentait d'intensité au fur et à mesure qu'il se disait qu'il ne comprenait vraiment rien à la stratégie du grand frère :

- Quoi ? Tu n'as pas besoin de ton matériel de perv... euh... de ton matériel tout court ? Mais ? Mais alors pourquoi en échange as-tu accepté de transporter nos fumis ?

- Parce que sinon vous l'auriez fait vous même ! Et vous vous seriez fait choper comme des bleus.

Grigôry cligna de l'œil en direction de son frère.

- Ca m'embêterait que le petit soit IDS pour ça. D'autant que le truc est tout con : après tout, il suffit de venir attendre ici avant que les barrages de police soient dressés. Quand on vient suffisamment tôt, il n'y a personne pour vous fouiller... Facile, non ?

Adrien hocha la tête, repensant à l'épisode du Bunny Waver.

- Après, ce que vous allez faire au juste avec vos torches je n'en sais rien, et ça n'est plus mon problème. Grigôry salua les deux amis. Crijstôf m'a assuré que vous n'aviez pas besoin de rentrer dans le Parc avec, alors je vous laisse. C'est qu'il faut que je rapporte mon matériel à ma voiture : si on gagne ce soir, je vais en avoir besoin. Allez, bonne chance !

Adrien passa son nouveau sac sur ses épaules, après avoir transvasé le casque et la corde à l'intérieur. De toutes manières le passage vers l'entrée VIP le long de la tribune visiteurs serait encore fermé jusqu'au début du match. Mesure policière qui visait à éviter aux supporters des deux camps de se croiser. Autant rester ici à profiter de ce soleil dominical avant de mettre véritablement en route le plan destiné à les faire rentrer dans les loges.

Quelques bières, quelques dizaines de minutes, et quelques pas plus loin, Adrien et Crijstôf se retrouvèrent donc postés au coin du jardin qui fait face aux guichets de la tribune présidentielle, tout près de l'entrée du siège du club. Adossés aux grilles, les deux acolytes se trouvaient à un jet de pierre du tapis rouge qui dégoulinait du hall vitré.

Crijstôf, stratège en chef, jeta un rapide coup d'œil circulaire, qu'il voulu aussi discret que possible. Dans le Parc, les chants résonnaient déjà à plein. Il avait fallu attendre l'entrée des joueurs sur la pelouse pour que les pelotons de CRS libèrent enfin le passage allant du Virage Auteuil jusqu'à la tribune VIP.

- Le seul problème, c'est que maintenant à part les playmobils, il n'y a plus personne dans les rues..., lança le Tsergovien à mi-voix. Alors pour passer inaperçu, c'est pas évident.

- Tu es trop négatif, corrigea Adrien. Il reste les vigiles aussi. Regarde par exemple celui-là, qui court après le clodo qui essayait de rentrer...

- Très bon exemple, merci beaucoup.

Maintenant que c'était à lui de créer la diversion avec les fumis, et donc de prendre des risques, Crijstôf commençait à trouver quelques failles majeures dans ce plan qu'il avait jusqu'ici jugé parfait. Pour Adrien en revanche, de savoir qu'il abandonnait enfin le sac rempli de torche cela avait plutôt tendance à améliorer son moral.

- Sérieux, ce steward il me fait penser à ton frère. Il y a quelque chose au niveau des bras. C'est un peu le même volume.

- Mmmmmh répondit un Crijstôf plus très rassuré, pendant qu'Adrien poursuivait :

- Vous avez de la famille dans le coin ? Non ? Tiens, il poursuit le SDF maintenant. Eh dis-donc, tu as vu comme il court vite, pour un gars de cette corpulence ? Tu crois que tu pourras le semer celui-là ?

Crijstôf joua nerveusement avec une bretelle du sac.

- Grmpf...

- Tiens, il a rattrapé le clochard ! Oh... Je ne savais pas qu'on pouvait tordre un bras de cette manière !

- Aïe... Rien que d'y penser...

- Oui, ça pourrait être toi finalement. Sauf que contrairement à ce SDF, tu n'as pas assez bu de vin rouge pour t'anesthésier intégralement. D'ailleurs laisse-moi deviner : tu regrettes, non ?

- Oh la la... Tu as vu jusqu'où il l'a lancé ? Il a du avoir une sacrée note pour le javelot au bac...

Adrien se tourna vers son compère :

- Bon, c'est pas tout ça mais moi je suis prêt : j'ai mon casque, je suis encordé... On n'attend plus que toi mon ami !

Crijstôf pinça ses narines d'un air faussement songeur. Vue la tournure des évènements, chaque seconde passée avec l'intégralité des ses membres encore liés à son tronc était une seconde de gagnée...

- On va attendre un peu. Il faut que le clochard s'en aille... Il traîne, c'est pas possible ! Il le fait exprès ou quoi ?

Adrien regarda la démarche peu assurée de la victime du lancer de resquilleur.

- Putain, c'est pas vrai... Mais il vient vers nous là non ? Manquait plus que ça.

- Bonjour très chers amis ! N'auriez-vous pas une petite pièce à me confier, par le plus grand des hasards ?

Adrien pris la bouffée d'air vicié en pleine face. Difficile de départager les puanteurs exhalées par le type : un mélange de vin rouge bas de gamme, de sueur rance, et une pointe de vomi, sans doute...

- C'est pas vrai ! Mais casse-toi ! On n'a rien à te donner.

- Non, rien du tout ! Et puis moi en plus je vais bientôt mourir alors j'aimerais autant que ça se fasse ailleurs que dans des odeurs de décharge publique.

Le SDF semblait ignorer complètement les réponses des deux compères :

- Je manque à tous mes devoirs : je ne vous disais même pas quel usage je comptais faire de votre obole ! C'est pour m'acheter une place dans les loges...

Adrien, excédé, tournait la tête pour éviter les effluves les plus directes, tout en se contorsionnant pour essayer de regarder derrière le SDF.

- Ben voyons, une place dans les loges ! Et après tu vas filer t'acheter une bouteille de la Villageoise à la supérette du coin...

Le clochard prit un air offusqué, tapotant la poche de son manteau, déchiré, mais dont la coupe paraissait avoir été plutôt belle :

- Non... Bien sur que non ! J'ai déjà ce qu'il faut ici. Je veux rentrer en VIP mais ils ne me laissent plus passer ! C'est tout à fait désagréable.

- Ben tu vois, on en est tous au moins même point alors... Comme quoi la vie est injuste, blablabla, allez, dégage ! J'ai vingt fumis à laisser craqués derrière moi sur le mode Petit Poucet pour attirer une meute de videurs au loin moi...

- Qu'est-ce qu'il dit ?, demanda le SDF à Adrien.

- Il compatit, mais il n'a pas d'argent. Vous pouvez partir maintenant ?

- Oh, non... Je crains de devoir encore tenter ma chance. Voilà des semaines que j'essaye de rentrer et qu'ils me mettent dehors, voyez-vous ? C'est que je dois parler à M. Cayzac à tout prix...

- Oui, oui, acquiesça Adrien, la main devant la bouche. Mais un conseil, au cas où vous le rencontriez : tournez-vous de l'autre côté, quand même...

Pendant ce temps, Crijstôf poussa une version tsergovine du soupir excédé, et lança le sac sur son épaule.

- Tant pis, il pue vraiment trop. Je me lance !

Le clochard continuait de s'adresser à Adrien, au grand désespoir olfactif de celui-ci :

- Ah ?... Votre sympathique ami partirait-il donc ? Quel dommage de ne pas avoir eu le temps de discuter. Tenez, c'est comme avec les stewards. Je les connais tous, mais désormais, pas moyen de leur dire quoi que ce soit... Vous aussi vous vous levez ? Oh... Joli votre casque jaune.

- Ok, regretta Adrien, je vous comprends... Pas moyen de parler aux gens. C'est la société, tout ça, c'est terrible. Excusez-moi mais j'ai à faire là, alors...

- Oh, vous dérangerais-je ?, demanda le SDF, décidément bien poli pour un type puant la charogne avec une telle intensité. Je vous prie de bien vouloir m'excuser : telle n'était pas mon intention. Après tout, comme je disais toujours lorsque j'étais encore responsable des relations extérieures du PSG, l'important lors d'un match, c'est que personne ne vous dérange.

Adrien sursauta, et la corde qu'il avait pris le temps d'enrouler consciencieusement autour de son bras tomba au sol, formant dans la seconde un inextricable tas de nœuds.

- Quoi ?

- Je disais : l'important au Parc, c'est que personne ne vous dérange, répéta le gars. Je sais, ça ne paye pas de mine mais cet adage...

- Non, pas ça ! Vous étiez responsable des relations extérieures ?... Un peu comme M. Valloire ?

- Tout à fait comme lui, sourit le SDF, puisque je suis François Valloire... Pour vous servir. Tiens, je sens que vous allez me trouver une petite pièce, finalement !

Adrien retira son casque, et sous le regard éberlué d'un Valloire tombé bien bas en quelques semaines, se mit à courir dans la direction prise quelques instants plus tôt par son acolyte.

Crijstôf s'était arrêté à quelques mètres du vigile expert clefs de bras et projections diverses, et commençait déjà à fouiller dans son sac, tranquille. De loin, Adrien aurait juré qu'il sifflotait le « Ô Ville Lumière ». Tout en courant, Adrien se retourna et lança par-dessus son épaule :

- Valloire ! Ne bougez-pas de là, on revient tout de suite... Enfin si je n'arrive pas trop tard... Crijstôf ! ATTENDS !!!

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