"C'est toujours plus facile de parler après une victoire. Mon discours est naturellement plus optimiste que la dernière fois. Le PSG a gagné à l'extérieur, ce n'est pas la première fois, c'est la preuve que nous avons une équipe meilleure loin de ses terres, qui sait jouer d'une certaine façon, en contre. Cette victoire intervient après une semaine un peu difficile pour les joueurs, je pense qu'elle fait du bien, il y a un léger mieux dans l'envie, mais on ne peut pas encore parler de déclic. Pour moi, le déclic viendra par une victoire au Parc et l'enchaînement de deux victoires. Alors seulement nous pourrons envisager un quelconque mieux. Voilà pourquoi une défaite samedi remettra les compteurs à zéro. Toulouse est une équipe elle aussi en difficulté, je pense que c'est le moment idéal pour confirmer. Mais nous ne sommes toujours pas sortis de l'auberge. Ce championnat est très serré, très homogène. On peut voir qu'avec une série de deux, trois victoires une équipe retrouve la première partie de tableau. Mais globalement, je pense que l'on peut être plus optimiste que la semaine dernière. En tout cas, moi, je le suis, c'est un bon début.
Je ne sais pas si c'est la bonne solution de s'en prendre à Jérôme Rothen. Il fait partie des meilleurs joueurs de l'équipe, ou du moins des moins critiquables. A mon avis, il joue selon la valeur de l'équipe. Je suis persuadé qu'il serait meilleur encore si le groupe était plus fort. On peut comprendre sa réaction, il donne tout pour Paris, décide de rester cet été malgré un intérêt de Lyon et se retrouve pris pour cible par des supporters. Il y a une chose primordiale dans la vie, c'est le respect. D'un côté ou de l'autre, il doit y avoir du respect. Je sais que les supporters font beaucoup d'efforts, notamment financiers, pour suivre le PSG. Leur colère est compréhensible. Je remarque que le PSG a un public en or qui a connu des moments difficiles ces dernières saisons mais qui est toujours présent. On peut comprendre leur ras-le-bol général, l'envie de voir un autre état d'esprit de la part des joueurs, de voir l'équipe gagner. C'est compréhensible. Mais ce que je regrette par-dessus tout, c'est l'agressivité de certains. La violence n'a plus sa place dans le foot aujourd'hui. Malheureusement, elle est palpable en ce moment autour du PSG. Vous savez, à Paris, les joueurs connaissent déjà l'agressivité lors des matches à l'extérieur, lorsqu'ils se retrouvent dans un stade hostile. Ils sont habitués. Alors si maintenant, ce sont leurs propres supporters qui se montrent agressifs vis-à-vis d'eux, cela devient très compliqué. Je pense que la grève, le fait de se taire et de ne plus encourager l'équipe pourra avoir des répercussions bien plus importantes et plus symboliques sur les joueurs que la violence. Je préfère voir un public muet que violent.
"Gallardo a su fermer sa gueule, s'accrocher et répondre présent. J'aime ce genre de joueurs."
Concernant le retour de Marcelo Gallardo, je ne pense pas qu'il tienne du hasard. Paul a besoin de tout le monde. Le PSG, ce n'est pas seulement onze joueurs, mais un groupe d'une vingtaine d'hommes. Il se sert de certains à un moment donné au détriment des autres. Aujourd'hui, si Gallardo est dans le groupe, c'est qu'il est probablement plus performant que d'autres. Personnellement, j'aime ce genre de joueur, comme Yepes. Ce sont de vrais professionnels. Ils sont sortis de l'équipe, ils ferment leur gueule, s'accrochent et répondent présent le moment venu. Ce n'est pas le genre de joueur à pleurer et à vouloir partir après deux matches sur le banc.
Au mercato, il risque d'y avoir de nombreux départs, en fonction de quoi on peut s'attendre à plusieurs arrivées. Je pense que devant, il manque quelqu'un, ça me paraît évident. Après, j'ai l'impression que le côté droit est léger, notamment en défense. Je ne vais pas condamner le Brésilien Ceará sur son erreur contre Caen, mais je pense qu'il a plutôt le profil d'un milieu. A mon sens, un latéral droit ne serait pas de trop. Enfin, je pense qu'on a aussi besoin d'un milieu de terrain relayeur, un joueur par ligne, en somme. Mais il faut faire attention à ne pas recruter pour recruter et veiller à cibler des profils particuliers et précis. Et c'est ça qui risque d'être difficile".
Jean-Marc Pilorget