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Supporters PSG : Arno P-E : Esprit, es-tu là ?

Publié le 15 Janvier 2008 à 17h26 par Arno P-E
Supporters  PSG : Arno P-E : Esprit, es-tu là ?
Dimanche, en fin d'après-midi, le Parc des Princes a été le théâtre d'un évènement hors du commun. Un truc tellement énorme que toutes les statistiques et les séries en cours ont pris fin d'un seul coup. Ce qui ne règle d'ailleurs pas tous les problèmes...
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Paris, Porte de Saint-Cloud, dimanche dernier. Il est environ de dix-neuf heures trente, quand l'impensable survient, devant un parterre de supporters médusés. En quelques minutes, le Paris SG va porter un coup fatal à la malédiction qui le poursuivait depuis des mois.

Le souci, c'est que cette victoire s'est parfois déroulée de manière tellement surréaliste qu'espérer recréer l'exploit de la même manière semble bien imprudent. Se repasser le film des buts démontre bien que le PSG n'était pas complètement lui-même.

Tout d'abord, les incohérences sur le premier but : Diané déborde son vis-à-vis... mais ne repique pas plein axe. Tenez, rien que ça, ça ne colle pas : Diané qui ne repique pas dans l'axe ! Non, au contraire, là, il s'excentre, fonce vers la ligne de but avant de modifier sa course... et soudain c'est le cataclysme. Le truc qui n'arrive jamais. L'impensable qui devient réalité. Diané fait une passe.

Amara Diané, 25 ans, adresse pour la première fois de sa carrière une passe en retrait. Mieux, une passe en retrait ajustée ! Hasard ? Coïncidence ? Peut-être pas : puisque la passe en question trouve Pauleta, seul joueur parisien susceptible à ce moment de la saison de prendre cette décision insensée, dangereuse et visiblement traumatisante pour un attaquant du PSG : Pedro tire au but. Arrivés ici, il faut se rendre à l'évidence : tout ça n'a rien de normal. Que Diané tente l'ouverture, mais qu'en plus ça parvienne à Pédro, la probabilité était de combien ?

Et c'est là qu'on se dit qu'un miracle n'arrive jamais seul : bien que détourné, non seulement le tir du buteur portugais ne frappe pas la barre, non seulement il ne va pas tuer un ou deux pigeons, victimes innocentes du manque de réussite des Rouge et Bleu... mais il va finir sa course dans les buts d'un Runje qui ne méritait certainement pas ça.

Faut-il recourir à un exorcisme sur Amara Diané ?

L'incrédulité faisant place à une joie immense, le Parc sombre alors dans la quatrième dimension. Une sorte d'univers parallèle à la Sliders (oui, il faut désormais un minimum de culture générale en séries TV diffusées par M6 pour pouvoir suivre, ça devient vraiment n'importe quoi ce site), un monde où la logique élémentaire n'a plus cours. Imaginez : quelques instants plus tard, sur une ouverture de Rothen, Pauleta et Diané se présentent tous les deux... et Diané demande au meilleur buteur de l'histoire du PSG de lui laisser la balle. On croit rêver ! Pauleta, sans doute estomaqué par l'outrecuidance du jeune Ivoirien stoppe sa course avant de constater les dégâts.

Diané va-t-il contrôler, puis dribbler le latéral lensois avant de revenir vers le stoppeur et tenter un gri-gri ? Gri-gri qui l'amènerait enfin devant le gardien, qu'il tenterait d'effacer d'un petit pont, laissant ainsi le temps au premier latéral de revenir sur sa ligne de but, afin de pouvoir s'empaler sur lui ? Enfin bref, le scénario habituel pour notre TGV d'Abidjan à nous qu'on a.... Bah non. Non, Diané laisse rebondir la balle dans un angle impossible, modifie sa position et envoie un missile directement en pleine lucarne.

Là, après M6, c'est limite retour aux années Berlusconi sur La Cinq : à part Olivier Atton, les supporters du PSG n'avaient sans doute jamais vu un footballeur réussir une frappe de ce genre. D'ailleurs, pour poursuivre l'analogie avec « Olive et Tom », Runje aura beau mettre sa main en opposition sur une belle horizontale qu'Ed Warner ne renierait pas, le ballon poursuivra sa course. Dommage qu'il n'ait pas crevé les filets avant de fracasser un mur en arrière plan, ça aurait été la totale. Mais tout de même : qui aurait parié sur un truc pareil ne serait-ce que cinq minutes auparavant ?

Ceux qui avaient aussi prévu le troisième but ? Un but amené par un centre en pleine course de Armand, déposé comme une fleur au second poteau sur la tête d'un Diané esseulé. Le truc qui même sur un centre de raccroc pas fait exprès n'arrive normalement jamais au PSG... Sauf que là en plus, l'offrande de notre latéral est une merveille absolue. En gros, le centre de Armand est tellement magnifique, le boulot est déjà tellement tout fait que Diané, sur le coup, il aura le temps de regarder où est placé le gardien, puis de prendre son impulsion, passer un coup de fil sympa au sélectionneur de la Côte d'Ivoire, faire signe aux hôtesses VIP de descendre le champagne aux vestiaires pour la fin du match, et dédicacer le but à sa femme et ses gosses, le tout avant de le marquer.

Une victoire qui n'a rien de naturel

Là, les supporters lensois, tout meilleur public de l'Hexagone qu'ils sont, à part le suicide collectif par immolation à coup de fumigènes, je ne vois pas trop ce qu'il leur restait à tenter. Diané passeur décisif, ça a déjà quelque chose de louche, mais alors Diané qui pique la balle à Pauleta avant de doubler la marque sur une reprise de demi-volée somptueuse... avant de marquer un troisième but de la tête sur un centre venu d'un latéral parisien ! Là, c'est sur : seul un coup de pouce métaphysique pouvait expliquer une telle suite d'évènements a priori impossibles. Un supporter a du vendre son âme au Diable avant le coup d'envoi, ou un truc pas net du genre. Le truc qui a fait qu'on a gagné, mais à l'insu de notre plein gré.

Seulement voilà, une fois démontré ce postulat que le PSG doit sans nul doute sa victoire à l'intervention de forces occultes, un souci demeure : comment faire pour rééditer l'exploit ? Il faudrait déjà mettre le doigt sur cet évènement, peut-être anodin pour toute personne non superstitieuse, qui a fait basculer cette rencontre du côté obscur de la L1.

Alors pas de blague, avant la prochaine rencontre la mission prioritaire sera de trouver ce qui a bien pu nous arriver ce dimanche, ou au moins tout faire pour nous remettre dans les mêmes conditions. On a de la chance, le match s'est déroulé il y a peu, donc en théorie le film de la journée doit encore être clair dans l'esprit de chacun. Parce qu'il va falloir remonter le fil de nos actes, jusqu'à ce que l'on mette le doigt sur LE détail qui a tout changé. Mais en attendant, agissons avec la plus grande prudence.

Superstitieux, les supporters ?

Tout d'abord, quelques classiques : il y a quelques années, il était de coutume que les joueurs des clubs encore en lice pour la Coupe de France se laissent pousser la barbe tant qu'ils n'étaient pas éliminés. Alors que ceux qui ont oublié de se raser le matin de PSG - Lens balancent immédiatement leurs rasoirs à la poubelle, ça vient peut-être d'eux. Et si d'ici trois mois leur gamin arrive un matin la bouche en cœur pour leur offrir un Gilette-Philishave spécial fête des pères, le truc que même sous la douche il te rase le dessous du cou avec ses 42 lames ajustables, vibrantes et recouvertes de lotion apaisante, pas d'hésitation : une grande tarte dans la gueule du mioche, et privé de télé pour quinze jours. Si passer pour un Chabal peut permettre de faire gagner Paris, alors le sacrifice sera doux. Et puis le petit comprendra quand il sera en âge de s'abonner à Auteuil.

Ensuite, la spéciale Michael Jordan : les caleçons porte-bonheur... Le basketteur a joué toute sa carrière avec le même short de l'université de South Carolina sous son équipement de Chicago. Alors il n'y a pas de « oui mais moi ce jour-là j'en avais pas mis de slip, et d'ailleurs j'ai eu super froid aux c... » qui tienne : on note tous quel boxer, slip kangourou ou petite culotte brodée on avait mis pour le match, et on s'y tient. Et si ce sous-vêtement est au sale juste avant PSG – Valenciennes, tant pis : vous faites vôtre l'adage des économiseurs de lessive, ce qui est sec est propre, et ce qui vaut pour un mouchoir vaut pour un caleçon, et en avant ! Si Paris valait bien une messe pour Henri IV, il vaut aussi une trace de frein pour un supporter du Paris SG.

On peut également citer le regretté Borelli, arrivé une demi-heure en retard pour un match alors qu'il cherchait une voiture de la bonne couleur afin de se rendre au stade. Désolé pour ceux qui exceptionnellement ont du venir à pied pour cause d'embouteillages, ceux qui se sont trompés de rame de métro, ou encore ceux qui ont débarqué en retard au Parc des Princes : s'ils modifient quoi que ce soit à ce qu'ils ont vécu dimanche dernier, ils seront tenus comme personnellement responsables de la prochaine défaite. On ne change pas une équipe qui gagne, alors désormais ils nous refont la même avant chaque rencontre !

Après, il y avait la superstition de George Weah, qui utilisait toujours la même paire de crampons lors de ses matches de Coupe d'Europe, au grand dam de son équipementier. Surtout sur la fin de sa carrière quand les chaussures avaient atteint un état de décomposition avancé. Enfin là, c'est surtout à Armand que ça s'adresse : interdiction formelle de lui retirer sa chaussure gauche. Après la merveille de centre qu'il a réussi à distiller, maintenant il dort avec ! J'espère que la couleur lui plait.

Quant à Diané, inutile de tergiverser, je propose la totale : il a atteint l'état de grâce, on ne pourra plus jamais recréer de telles conditions si on le laisse faire. Alors on le cryogénise, et on ne le ressortira de la glace que quelques minutes avant chaque match, le temps de le mettre au micro-ondes.

J'espère juste qu'il n'a pas échangé son maillot avec Maoulida. Ce serait embêtant de devoir recruter une équipe de tueurs à gage pour pouvoir le récupérer.

Quoique, en se cotisant...

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