Tactique des équipes :
PSG : Paul Le Guen a aligné un 4-4-2 classique. Seule innovation de taille : l'animation du secteur offensif. En raison des blessures de Giuly et Hoarau, habituels préposés à cette tâche, le technicien breton a fait confiance à la doublette Kezman-Luyindula, titularisée pour la première fois de la saison en L1 mais déjà aperçue en Coupe de l'UEFA.
Le Mans : Dispositif tactique relativement frileux d'Arnaud Cormier, promu entraîneur du Muc il y a deux jours. Le novice a composé une formation agencée en 4-1-2-3, avec Helstad en guise de pivot aux avant-postes et, à ses côtés, Gervinho et Lamah.
Un avantage au score mérité
Les vingt-deux acteurs ont gratifié le public de Léon Bollée d'une première mi-temps pour le moins animée. Les joueurs manceaux donnèrent le ton quelques minutes seulement après le coup d'envoi par l'intermédiaire de Coutadeur, auteur d'une demi-volée qui s'envola dans un ciel ensoleillé (4e). Si cette reprise ne mit guère Landreau à l‘épreuve, on ne peut pas en dire autant de la frappe de Gervinho (14e). A la conclusion d'un contre rondement mené par Helstad, l'attaquant ivoirien, décalé sur le côté gauche de la surface, obligea le gardien à s'étendre. Celui-ci accompagna du regard le cuir qui mourut à quelques centimètres de son poteau gauche. Malgré ces deux occasions, ne nous y trompons pas, ce sont les Parisiens qui eurent la maîtrise du jeu. A la faveur d'une circulation fluide du ballon, ils s'escrimèrent - avec un certain bonheur - à déplacer ou contourner le bloc défensif du Mans. Pourtant, hormis un coup franc de Ceará contré par le mur (12e), peu de tentatives Rouge et Bleu ne traduisirent cet ascendant technique dans le premier quart d'heure de jeu.
C'est alors que Sessegnon prit les choses en main : il initia un mouvement exécuté avec une efficacité diabolique. Depuis sa propre partie de terrain, le numéro 10 accéléra la cadence en écartant le jeu sur Ceará. A son tour servi dans la profondeur par le latéral droit, il se retrouva aussitôt lancé sur le côté et adressa en première intention un centre à ras de terre à Kezman qui, d'un appel judicieux, devança Cerdan et trompa, sans contrôle, la vigilance de Pelé (O-1, 18e). Par la suite, le PSG accentua son emprise, à tel point que les Manceaux ne commirent que de rares incursions au-delà de la ligne médiane. La mainmise des hommes de Paul Le Guen, et leur propension à jouer dans les espaces, à permuter, accouchèrent de situations intéressantes. Rothen parvint notamment à tenter sa chance des 25 mètres; un essai capté en deux temps (32e). Peu avant la pause, un de ses centres faillit trouver preneur mais Camara ne put couper efficacement la trajectoire (42e). De leur côté, impuissants dans l'entrejeu, les Mucistes en furent réduits à abuser de longs ballons à destination du grand Helstad, trop esseulé et surveillé de près par le tandem Sakho-Camara.
... dont Paris se contentera
Au retour des vestiaires, la rencontre repartit sur un rythme un peu moins élevé et les Manceaux posèrent davantage le pied sur le ballon. Perdant en vivacité, Paris semblait accuser le coup et payer les efforts qu'il avait auparavant déployés. A l'heure de jeu, le match s'anima de nouveau. Quoiqu'il fut moins souverain dans les débats, le PSG eut la possibilité de creuser l'écart et de se mettre définitivement à l'abri d'une égalisation. Excentré côté droit, Luyindula s'essaya à un tir en pivot, hélas trop croisé (54e); après un tour de passe-passe de Sessegnon dans la zone de vérité, il n'arriva pas non plus à redresser le centre du Béninois (59e). Coup sur coup, Kezman connut la même infortune : il frappa d'abord plein axe sur Pelé, lequel dévia en coup de pied de coin; sur le corner, placé au second poteau, il hérita de la balle et décocha un tir à bout portant qui s'éleva dans les airs (77e). Enfin, dans les dix dernières minutes, Luyindula déposa sur place Corchia côté gauche avant d'oser une pichenette devant le dernier rempart manceau... dégagée sur la ligne par Goulon (83e). Dommage qu'il n'ait pas eu la lucidité de solliciter son compère Kezman, présent dans les parages.
Ces occasions, les Parisiens les auraient amèrement regrettées si leurs vis-à-vis du jour avaient fait preuve d'un réalisme plus prononcé... En effet, les Sarthois sont en droit de nourrir des regrets au vu des quarante-cinq dernières minutes. Le défenseur central Cerdan a manqué par deux fois la balle du 1-1. A la réception d'un coup franc de Coutadeur venu de la gauche, il signa d'abord une tête au-dessus (55e). Sur un nouveau coup de pied arrêté, aux 35 mètres, il alerta une seconde fois Landreau par une lourde frappe, repoussée d'une manchette digne d'un volleyeur (73e). Très demandé en seconde période, le portier parisien s'illustra aussi en s'opposant à une tentative du Norvégien Helstad aux 18 mètres (78e), puis en sortant dans les pieds de cet attaquant (90e + 1).
Lyon, gare à toi
Ce succès à l'extérieur a le mérite de relancer la machine parisienne après la récente défaite face à Rennes au Parc des Princes ( 0-1). Un tel résultat témoigne d'une réelle mobilisation des joueurs : l'annonce du départ de Le Guen en fin de saison n'aura donc causé aucun préjudice sur le pré.
Au rayon des satisfactions, il convient de saluer la prestation de Stéphane Sessegnon. Contre son ancien club, il a abattu une activité considérable, n'hésitant pas à repiquer au centre. Ses qualités de dribble et sa capacité à éliminer l'adversaire ont été des plus appréciables. En ce qui concerne Kezman, la copie de l'ancien "paria" prête à l'optimisme. Il pêcha dans la finition en seconde période, certes, mais agit avec sang froid au moment d'ouvrir le score. Ce retour au premier plan est d'autant plus souhaitable que les traditionnels hommes forts en attaque, Hoarau et Giuly, souffrent de blessures. Notons enfin la présence rassurante de Mickaël Landreau, à créditer d'interventions décisives en fin de match.
Ce mercredi, le PSG n'a pas flanché, il revient à une unité de l'Olympique Lyonnais, victorieux de Nantes la veille. Mais, à peine le temps de savourer ce déplacement fructueux que déjà se profile une échéance tout aussi primordiale : la réception d'Auxerre samedi au Parc des Princes. A seulement trois journées du verdict final, il s'agirait d'avoir de la suite dans les idées et de l'emporter, en dépit des absences éventuelles. Ce n'est pas Kezman, sans doute remonté comme jamais, qui dira le contraire...