Une animation offensive déficiente
Si Paris a marqué 3 buts, le jeu proposé a pourtant été très moyen au mieux. L'animation offensive parisienne a manqué un peu de tout, surtout en première période. Ce premier acte fut particulièrement indigent offensivement de la part des Parisiens avec une seule frappe tentée. Paris s'en sort très bien à la pause avec le penalty assez généreux de Cavani.
Les joueurs offensifs n'ont jamais vraiment réussi à combiner durant cette première partie de match. Les joueurs étaient en mode sénateurs en effectuant beaucoup trop de touches de balles. Le mouvement collectif était bien trop rare et le jeu sans ballon était inexistant. Le lien entre le milieu et l'attaque ne s'est jamais vraiment effectué à l'image d'un Javier Pastore complètement perdu sur le terrain et d'un Di Maria bien trop discret.
Quand on voit le nom des joueurs offensifs alignés, on est en droit d'espérer bien plus de redoublements, de combinaisons, d'une-deux, de jeu à une touche et d'appels de balles. En fait, il n'y avait pas de fil conducteur dans le jeu parisien. Chacun jouait sa partition tour à tour et c'était compliqué d'y voir clair dans l'organisation offensive rouge et bleue.
Ce fut un peu mieux lorsque Pastore passa en 10 en seconde période mais le jeu ne s'en trouva pas complètement transformé pour autant. Evidemment, Paris a le temps de s'améliorer mais il devra le faire pour avoir une continuité dans son jeu offensif et non pas briller par intermittences. Au très haut-niveau, cela ne suffira pas.
Le rythme, l'intensité, le pressing
Ces trois composantes sont liées à l'animation offensive mais relèvent plus de la mentalité collective que de la tactique. On a pu observer que Paris est retombé dans ses travers avec un rythme très lent, en mode sénateur. Pour jouer face à des équipes regroupées, il faut pouvoir et vouloir imprimer un rythme de jeu élevé pour faire sauter le verrou. Or les Parisiens se sont reposés sur leurs acquis en faisant tourner la balle sans pour autant se montrer dangereux pendant au moins 45 minutes.
L'intensité dans les courses (offensives et défensives) n'a vraiment pas été à la hauteur. Paris est capable de monter en intensité de jeu quand il le veut mais doit le faire sur la continuité. Le manque d'intensité s'est également retrouvé dans un pressing plus que défaillant. En effet, quand les joueurs d'Emery n'étaient pas en possession du ballon, on les a rarement vu harceler le porteur de ballon.
Le pressing parisien n'a existé que par rares intermittences. La conséquence de l'absence d'un pressing haut a été d'avoir un bloc équipe bien trop bas par séquences ce qui a permis à l'ASSE de redoubler les passes sans problème dans la moitié de terrain parisienne.
Paris est capable d'imprimer un pressing haut et cohérent pour se créer des occasions et l'a déjà prouvé cette saison. Mais les joueurs doivent répéter les efforts sur la durée pour s'améliorer dans ce domaine et pour être prêts pour affronter des adversaires bien plus conséquents.
Paris moyen mais Paris gagne
Si le jeu proposé n'a pas été flamboyant, le PSG s'est tout de même imposé 3-0 et conserve la tête de la Ligue 1. Après tout, on peut voir le verre à moitié vide ou a moitié plein. Mais si on décide de se concentrer sur l'aspect pragmatique, Paris a gagné par trois buts d'écarts face à une équipe qui avait gagné tous ses matchs jusque-là.
C'est tout de même rassurant de voir que même dans des situations compliquées, le club de la capitale peut s'imposer. Il y a quelques temps, l'équipe n'aurait surement pas gagné ce match. Les joueurs parisiens semblent avoir retenu la leçon de l'échec de la saison passée en championnat. En effet, le mauvais départ rouge et bleu de la saison passée avait couté le titre au club.
Paris fait le plein de points en ce début de championnat, même en étant moyen. A ce titre, on peut se concentrer sur le cas Neymar. Le brésilien n'a pas été excellent loin de là, il en a même parfois trop fait. Mais au final, il est décisif sur les trois buts et a été très important sans avoir été énorme dans le jeu. Tout comme Cavani d'ailleurs qui n'a pas tout réussi mais continue d'enfiler les buts avec un doublé lors de ce match.
Bref, Paris avance dans ce marathon qu'est le championnat et à la fin, ce genre de match comptera, même si le jeu n'y était pas. Il faut noter que Paris a mieux jouer lorsque les remplaçants ont fait leur rentrée. Berchiche, Lo Celso et Draxler ont en effet montré de belles choses en peu de temps. A défaut d'être dans un grand soir, le PSG a su vaincre.
Une défense en forme
Si peu de joueurs se sont mis en évidence pendant ce match, la défense parisienne a plutôt rassuré à commencer par Alphonse Aréola. Le portier a été vivement critiqué ces derniers temps, et souvent à raison. Mais sur ce match, il a fait le job en se montrant décisif par deux fois sur deux face à face.
Son arrêt en première période a permis à son équipe de conserver son avance d'un but à la pause. Il a su se montrer important pour son équipe et cela est notable. On espère qu'il continuera à progresser et à répéter ce genre de performances, notamment dans les grands matchs.
Thiago Silva sur le banc, c'était une défense centrale jeune composée de Marquinhos et de Kimpembe qui était alignée sur la pelouse du Parc. Le brésilien s'est montré propre défensivement et s'est même permis le luxe d'être passeur décisif d'une très intelligente remise de la poitrine sur le but de Thiago Motta.
Son jeune compère a encore fait preuve d'une belle assurance. En effet, même s'il a fait une ou deux erreurs, Kimpembe prouve une fois de plus qu'il faudra compter sur lui cette saison. Cette association en défense centrale semble être le futur du club.
Enfin, les latéraux ont su se montrer importants offensivement. Même s'il a encore quelques problèmes défensifs, Layvin Kurzawa est à créditer d'un bon match et d'une bonne activité dans son couloir. Depuis son côté droit, Thomas Meunier s'est illustré avec une passe décisive parfaite pour le second but d'Edinson Cavani.
Avant la trêve internationale, Paris a su gagner face à un adversaire pas facile à manœuvrer et cela était le plus important. Mais Unai Emery va devoir trouver des solutions pour améliorer l'organisation offensive et le jeu de son équipe afin d'être prêts pour les grands rendez-vous.