Les "chamboulements", la préparation physique
Cissé : "En fait, cette saison n'a pas commencé comme on avait terminé la précédente. Dans la préparation, des choses n'auraient pas du être faites. Il y a eu des chamboulements... (...) Pas dans l'effectif. Des choix qui ont été faits et qui n'auraient pas du l'être... Ce que je peux dire, c'est qu'on n'a pas continué sur la lancée de la saison précédente."
Armand : "Sincèrement, j'avais du mal à finir. C'est une des préparations les plus dures que j'ai vécues. (...) Contre l'OM, on fait une bonne première mi-temps et on explose. Pareil contre Lens à l'aller..."
Cissé : "On évoquait des changements qui avaient eu des conséquences, la préparation en est un."
La défaite face à Lorient
Cissé : "Mais pourquoi en a-t-on autant parlé ? Perdre le premier match ne doit pas hypothéquer toute la saison. (...) En fait, la machine s'est emballée avec la lourde défaite en Coupe de l'UEFA devant Hapoël Tel-Aviv (2-4), suivie de la mort d'un supporter..."
L'affaire Dhorasoo
Cissé : "C'est la plus médiatisée, mais je crois qu'on aurait pu la régler en interne, comme l'auraient fait tous les grands clubs. On a un peu oublié le groupe. Vikash a témoigné un mal-être, mais beaucoup de joueurs ressentent cela. On aurait pu lui répondre autrement..."
Guy Lacombe
Frau : "C'était un gros bosseur. Il a essayé de changer les choses. Il passait ses journées au stade. Il a tout essayé : nous bousculer, nous réconforter, et ça ne marchait pas..."
Cissé : "C'est un très bon entraîneur. Pour résumer, il a eu souvent raison sur le fond, mais c'est la forme qui a péché. Il a pris des décisions peu évidentes pour le bien du groupe, et d'autres où..."
Armand : "Il a eu les mêmes réactions que nous. Il n'a jamais lâché."
Frau : "En tout cas, c'est quelqu'un qui ne mâche pas ses mots. Il a toujours été entier."
Armand : "Il a tout donné, mais peut-être a-t-il, comme nous, ressenti de l'impuissance."
Cissé : "On courait comme des fous, mais en vain. Il ne fallait pas faire plus - on ne pouvait pas -, mais il fallait faire mieux. Je ne parle pas de Lacombe, je parle de nous. Il a fait ses preuves ailleurs, il a gagné la Coupe avec Paris et il n'est pas devenu mauvais en six mois."
Paul Le Guen
Armand : "Il a eu un discours clair, sans affolement. Il a toujours été le même, y compris quand on a connu un nouveau trou après la défaite de Saint-Étienne."
Frau : "Il a su corriger certaines choses, avec autorité, tout en nous donnant confiance."
Frau : "[Avec Lacombe], ils n'ont rien à voir, ne serait-ce que sur le plan du caractère. Guy est impulsif, il a parfois des colères. Paul, c'est tout le contraire. En toute circonstance, il reste calme. Même les séances d'entraînement sont différentes. Avec Guy, ce sont des séances très tactiques, plus longues. Avec Paul, il y a davantage de jeu."
Cissé : "La différence fondamentale, c'est que Paul a joué à Paris. Il connaît tout le club, en interne, avec l'extérieur. A Paris, la part de l'extrasportif, la communication, c'est essentiel. Et, quand il est arrivé, il a fait l'unanimité. Ce qui n'a pas été le cas de Lacombe, car il succédait à Fournier dans les circonstances que l'on sait, même s'il savait tout de suite qu'il n'était pour rien dans la façon dont les choses étaient arrivées. Ce n'était pas très évident pour lui."
Le moral, l'ambiance, l'union sacrée
Armand : "J'ai eu peur, mais jamais je ne me suis dit qu'on allait descendre. Je me persuadais qu'on allait s'en sortir. Sans doute que je ne voulais pas m'y voir."
Frau : "Avant le Tournoi de Bercy, je me suis vraiment demandé comment on allait s'en sortir, alors qu'avant je positivais. J'ai eu le moral dans les chaussettes pendant une semaine. Je ne sortais pas de chez moi."
Armand : "Il y avait une bonne ambiance. On rigolait toujours autant. Et c'est peut-être ce qui nous a sauvés. Quoi qu'il ait pu se passer, le groupe est resté soudé."
Cissé : "S'il y avait eu des clans, c'était mort !"
Armand : "Il y a au club des gens qu'on aime bien et qui nous le rendent bien. Fin mars, ils nous ont offerts un pot pour nous dire qu'ils nous soutiendraient jusqu'au bout."
Cissé : "Ce pot avant le Tournoi de Bercy a établi l'union sacrée autour de l'équipe. Auparavant, on avait l'impression que les mauvais résultats, c'était l'affaire de vingt joueurs. Là, on a vu que le PSG, c'était aussi ses salariés, ses supporters, qui, par moments, ont été formidables. On n'a jamais eu autant de soutien dans la rue, même quand on était dans les premiers. Parfois, dans la rue, on nous arrêtait pour nous dire : “Allez, les gars, il faut y aller !” C'était émouvant."
Cissé : "On a vite fonctionné ensemble, supporters et joueurs. Contre Monaco, c'est incroyable combien ils étaient derrière nous ! Chacun s'est rapproché de l'autre."
Leur avenir
Armand : "J'entends des choses. Mais moi, je suis bien à Paris. J'ai vraiment envie de vivre une belle saison ici. Quand je vois l'effervescence autour de la Coupe la saison dernière, je me dis que ce doit être magnifique quand toute une année se déroule ainsi."
Frau : "Moi, je reste."
Cissé : "C'est comme ça tous les ans. C'est le jeu. Mais je ne pars pas. Parfois, je me dit : “M..., chaque année, c'est la même chose.” J'en parle à mon agent, Eric Renaut, qui a joué ici dans les années 80. C'était exactement la même chose. Alors, quand j'ai des états d'âme, ça le fait rire. Et puis, pratiquement une année sur deux, on gagne quelque chose... Je suis là depuis 10 ans et j'ai tout connu...sauf le titre. Quand Paul est arrivé, ses premiers mots ont été : “Soyez fiers de porter ce maillot.” Moi j'en suis fier."