Planetepsg.com : Après un début d'année compliqué, où Lens a notamment perdu un match contre le PSG, le club lensois s'est légèrement redressé, penses-tu que les Sang et Or obtiendront leur maintien ?
En tout cas, je l'espère. Après la défaite contre Paris début janvier, on a connu une période d'euphorie suite au retour de Daniel Leclercq notamment. Il est certain que cela a fait du bien au groupe car Daniel Leclercq a certainement permis un recadrage des joueurs, notamment sur le plan tactique et mental. L'équipe joue mieux et propose un meilleur jeu depuis la mi-janvier. L'apport des recrues, Maoulida, Belhadj et Rémy, et le retour de blessure de Vitorino Hilton ont également apporté du sang neuf et entraîné ce renouveau. Maintenant, le Racing connaît des soucis en matière de finition. Aruna Dindane est revenu de la CAN en étant presque à court de forme et, depuis son retour, il est en difficulté dans un groupe qui, sans lui, était parvenu à se redresser. Le jeu offensif prôné par le staff lensois pose aussi problème car les latéraux, en particulier Nadir Belhadj, montent beaucoup et laissent des espaces derrière eux, ce dont profitent nos adversaires actuels. Le groupe a de la qualité et l'envie de s'en sortir. Est-ce que ce sera suffisant pour se maintenir ? Je ne le sais pas, mais je le souhaite de tout mon cœur.
Planetepsg.com : Les deux équipes sont loin d'avoir obtenu leur maintien en Ligue 1, penses-tu que cela aura une influence lors de la finale ?
C'est possible. J'espère que les deux équipes sauront se libérer pour ne penser qu'à la Coupe de la Ligue. D'un côté comme de l'autre, les problèmes du championnat doivent être mis de côté le temps d'une soirée pour se dépasser. En tout cas, si l'une des deux équipes gamberge en début de match, ce ne sera pas bon pour elle.
Planetepsg.com : Selon toi, l'issue de la finale peut-elle avoir une incidence sur la fin de saison des deux clubs ?
Je pense que oui. Du moins, cela aura un effet sur les deux-trois prochains matchs. L'équipe qui remportera la Coupe sera en confiance et, psychologiquement, elle sera regonflée pour jouer les prochains matchs. Cela peut également créer une dynamique positive pour la suite, à condition que le groupe reste concentré et ne se dise pas que la saison est déjà finie ou sauvée avec ce titre. J'ajoute à cela que la victoire peut avoir des effets bénéfiques sur l'environnement du club, notamment les spectateurs qui, heureux du trophée acquis, seront certainement encore plus présents pour soutenir leur équipe. Pour le vaincu, ce sera un coup de massue supplémentaire et plombera davantage encore la fin de saison. Mais, maintenant, le football est tellement extraordinaire et imprévisible que le vaincu peut très bien être piqué au vif et réagir fort en championnat ensuite.
Planetepsg.com : Cela fait maintenant plusieurs mois que Daniel Leclercq est revenu à Lens, son arrivée a-t-elle été bénéfique selon toi ?
Clairement, oui. Son retour a permis de recadrer le groupe au niveau tactique et mental. A Lens, Daniel Leclercq incarne le respect des valeurs du Bassin Minier, le jeu offensif et simple et il a toujours son aura des années 1998-1999, où le club avait tout de même enchaîné un titre de champions, une finale de Coupe de France et une demi-finale de Coupe de la Ligue en 1998, puis la Ligue des Champions et une victoire en Coupe de la Ligue en 1999. Il a très certainement un effet bénéfique sur JPP qui, jeune entraîneur, manque encore d'expérience et, à mon sens, n'a pas encore totalement coupé avec son passé de joueur. Pour le moment, Daniel Leclercq se charge avec JPP de l'équipe première mais, par la suite, je le vois davantage en tant que véritable directeur technique, chargé du recrutement, de la formation et de la politique sportive du club.
Planetepsg.com : On pensait le PSG sur la bonne voie après sa victoire contre Lens au Parc des Princes, pourtant les Lensois sont aujourd'hui devant les Parisiens, quel est ton sentiment à ce propos ?
J'ai été surpris de voir que le bon début d'année 2008 n'a été qu'un feu de paille. Contre un Racing certes malade puis en Coupe contre Valenciennes, j'ai pourtant eu l'impression que quelque chose s'était lancé, que la machine tournait enfin à son régime et que le PSG allait finir « tranquillement » sa saison, en remontant dans le classement, notamment avec la forme exceptionnelle d'Amara Diané, un retour de Bernard Mendy et la réussite que vous avez eue à plusieurs reprises. Maintenant, les soucis qu'a connus Mickaël Landreau y sont certainement pour quelque chose. Quand, derrière, vous n'êtes pas bien, on est moins serein pour aller de l'avant. Maintenant, ça ferait bizarre de voir le PSG être relégué et j'espère que ce ne sera pas le cas.
Planetepsg.com : Les grands joueurs sont souvent la clé lors des finales, qui vois-tu capable de faire la différence de chaque côté ?
J'avoue que je ne sais quoi répondre. Côté parisien, Pauleta reste ce qu'il est, à savoir un buteur exceptionnel. S'il joue, il sera un gros danger. Après, c'est typiquement le genre de match où tous les joueurs peuvent être transcendés ou tétanisés par le match et l'enjeu: Diané ou Rothen peuvent créer le danger sur les côtés, Luyindula être discret et marquer sur la seule occasion qu'il aura et Landreau sortir un match impeccable. Mais ça peut être l'inverse aussi. Pour le Racing, un joueur comme Monterrubio a beaucoup d'importance, notamment sur les coups de pied arrêté. Après, Loïc Rémy est en forme et, en coupe, on a vu que notre collectif est capable de faire des miracles, comme au Mans.
Planetepsg.com : L'ambiance n'est pas à la fête côté supporters parisiens et des animations ont été annulées. Qu'en est-il côté lensois ? Etes-vous prêts à "fêter" cette finale malgré la situation en championnat ?
Chez nous, ça va clairement être la fête. La saison est assez terne pour qu'on reste terne lors de cette seule occasion de l'année qu'on aura de remporter un trophée. On attend environ 25 à 30 000 supporters lensois et je vous garantis qu'on mettra l'ambiance. En 1999, j'avais suivi la rencontre à la télé et ça avait été quelque chose. Là, j'y serai et j'espère bien que l'on fera la fête avant, pendant et, surtout, après le match !!!
Planetepsg.com : Quel souvenir gardes-tu de la finale de Coupe de France qui opposait déjà le PSG à Lens en 1998 pour la première fois au Stade de France ?
On garde moins de souvenirs d'une défaite que d'une victoire. J'avais 15 ans en 1998 (j'en ai 25 maintenant), mais je m'en souviens quand même. Lens était dans une saison de folie (titre, finale de Coupe de France et demi-finale de Coupe de la Ligue) et on croyait vraiment que nos Sang et Or seraient capables de réaliser le doublé. Malheureusement, cette saison-là, le PSG avait véritablement une équipe de coupes, bien préparée et qui avait déjà évolué au Stade de France pour la finale de la Coupe de la Ligue. Mais, sincèrement, le titre de 1998 et la victoire de 1999 ont fortement occulté cette défaite.
Planetepsg.com : Une finale n'est jamais un match comme un autre, alors comment vois-tu la physionomie du match ?
Tout ce que je souhaite, c'est un beau match avec du spectacle. Après, les premières minutes vont être importantes : on verra si les vingt-deux joueurs ont été capables de faire abstraction du championnat ou pas. De notre côté, nous savons que notre Racing est capable de remonter des situations difficiles (Marseille) et, qu'en coupe, on est capable de se transcender. Reste à voir si les Sang et Or en seront capables samedi.
Planetepsg.com : Un pronostic pour la rencontre ?
Forcément, je ne peux que souhaiter une victoire de Lens. Peu importe le score.
Un grand merci à Thomas pour sa disponibilité.
